50 ans après la guerre du Biafra, les même revendications
15 janvier 2020Les revendications indépendantistes persistent à Biafra, région du sud-est du pays. À Aba, dans l’état d’Abia, dans le sud-est du pays, le mouvement Peuple indigène du Biafra est bien implanté.
Adolphe Emeka, membre influent de ce mouvement, l’a rejoint il y a trois ans. Pour lui, les revendications indépendantistes s’expliquent d’abord par la question de la religion.
"Le Sud-Est est composé de chrétiens et le Nord de musulmans. Nous ne sommes pas ensemble, nous ne partageons pas les mêmes valeurs. C’est une raison pour laquelle nous voulons demeurer à part. Car nous avions été marginalisés. A l’est, nous ne disposons pas de bonnes routes, nous avons de mauvaises universités, et après l’obtention des diplômes, il n’y a pas d’emploi. Nous nous battons pour l’indépendance du Biafra et nous continuerons sur notre lancée."
Pourtant, pour le gouvernement, la réalisation d’un état souverain du Biafra est une utopie.
"Le Nigeria est un pays indivisible, même l’initiateur principal de ce mouvement a reconnu que le Biafra était mort et enterré. Si vous observez bien, vous verrez que les leaders de cette région du Nigeria ne réclament pas l’indépendance". a déclaré Femi Adesina, conseiller en communication du président nigérian Muhammadu Buhari,
Les revendications diversement appréciées
Entre le politologue Dele Ajanaku et l’avocat Sunday Epko au sujet de la solution adéquate pour satisfaire les sécessionnistes, les avis divergent.
"S’ils veulent créer leur Etat et ne plus causer de troubles au Nigeria, s’ils veulent vraiment partir alors qu’ils s’en aillent. C’est leur droit", estime Dele Ajanaku.
"La solution aux problèmes du Biafra est l’égalité. Il faut qu’on ait une société équitable où on peut se sentir égal aux autres, nous sommes tous nés égaux", a déclaré de son côté, Sunday Ekpo.
Pour l’heure, le leader Nmamdi Kalu du Peuple indigène du Biafra, qui est poursuivi devant les tribunaux nigérians, est en fuite après avoir bénéficié d’une liberté provisoire.
Il est accusé par les autorités nigérianes d’atteinte à la sureté de l’Etat.