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La voie est libre pour des élections anticipées en Allemagne // L'IA au secours de l'Eglise catholique polonaise

Anne Le Touzé | Adrien Sarlat
19 décembre 2024

Comme il l'avait prévu, le chancelier Olaf Scholz a perdu le vote de confiance, lundi dernier, devant les députés du Bundestag. // Une église 2.0 en Pologne : à Poznan, la chapelle Łatchina est équipée d'une IA pour seconder le prêtre.

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207 voix pour, 394 voix contre, 116 abstentions : il aurait fallu au moins 367 voix pour remporter le vote de confiance. Comme il l'avait prévu, le chancelier Olaf Scholz a perdu le vote de confiance soumis au Bundestag, lundi 16 décembre. Il obtient donc la dissolution du parlement et les coudées franches pour l'organisation d'élections législatives anticipées... 

Le chancelier Scholz lors de son allocution au Bundestag, le 16 décembre 2024
Olaf Scholz attend de ses partenaires qu'ils sachent faire des compromisImage : Lisi Niesner/REUTERS

"C'est la sixième fois dans l'histoire de la République fédérale allemande que le chancelier a déposé une motion au nom de l'article 68 de la Constitution", a rappelé le chancelier allemand dans sa déclaration gouvernementale. "Deux fois, mes prédécesseurs ont voulu confirmer le soutien à la coalition gouvernementale. Dans les trois autres cas, Willy Brandt, Helmut Kohl et Gerhard Schröder ont recouru à l'article 68 pour ouvrir la voie à de nouvelles élections. C'est aussi mon objectif. Avec ces nouvelles élections, les citoyens pourront déterminer la ligne politique de notre pays."

L'organisation d'élections anticipées est devenue une nécessité pour Olaf Scholz, dont le gouvernement est paralysé depuis l'éclatement de la coalition "feux tricolores"entre le parti social-démocrate, les Verts et les libéraux du FDP.

Le départ avec fracas, début novembre, des Libéraux conduits par le ministre des Finances Christian Lindner, lui a fait perdre sa majorité au parlement. 

Dans une interview accordée à la première chaîne allemande ARD après le vote, le chancelier est revenu sur les raisons de la dissolution.

Christian Lindner (FDP), Robert Habeck (Verts) et Olaf Scholz (SPD)
La coalition menée par Olaf Scholz a implosé début novembre avec le départ de Christian Lindner (à gauche sur la photo)Image : Michael Kappeler/dpa/picture alliance

"Le conflit a éclipsé beaucoup de choses et cela a nui à la réputation du gouvernement, ainsi qu'à celle de la démocratie. Il s'agit d'un préjudice qu'on ne peut pas ignorer. Et bien sûr, nous devons tous en tirer les conséquences. On ne peut pas se permettre que cela arrive tout le temps parce qu'il est devenu difficile de former des majorités. J'attends de ceux qui veulent former un gouvernement et savent qu'ils doivent faire des compromis agissent comme tel, avec la décence nécessaire et la conscience qu'ils ne sont pas seuls et qu'ils doivent pouvoir trouver une bonne solution ensemble et rapidement."

La campagne des législatives est lancée

Le discours de 30 minutes du chancelier devant les députés du Bundestag, lundi, et le débat de deux heures qui a suivi ont donné un avant-goût de la campagne électorale qui va accompagner les Allemands d'ici le 23 février, date retenue pour les nouvelles élections.

Olaf Scholz a défendu un assouplissement du frein à la dette, dont son ex-ministre des Finances Christian Lindner s'est fait l'ardent défenseur et a empêché la mise en œuvre de nombreux projets annoncés dans le contrat de coalition. Il a aussi accusé ouvertement son ancien partenaire libéral d'avoir "saboté" pendant des semaines le travail de son propre gouvernement.

Friedrich Merz, candidat de la CDU/CSU aux élections législatives anticipées
Friedrich Merz accuse le chancelier de renforcer l'endettement au détriment des générations futuresImage : Axel Schmidt/REUTERS

De son côté, Christian Lindner a attaqué son ancien patron sur sa politique financière jugée laxiste... rejoint sur ce point par le candidat désigné du camp conservateur CDU/CSU Friedrich Merz. Ce dernier accuse le chancelier d'être responsable d'une des "plus grandes crises économiques de l'histoire de l'après-guerre en Allemagne".

"Il y a eu seulement deux fois où l'Allemagne a été en récession deux années de suite. La première fois, c'était  Gerhard Schröder, mais au moins il a introduit l'Agenda 2010. La seconde est celle d'Olaf Scholz. Et vous, vous êtes là et vous continuez à défendre l'endettement aux dépens de la jeune génération et les dépenses. Quant à la compétitivité de l'économie allemande, monsieur le Chancelier, j'ai écouté attentivement. La notion de compétitivité de l'économie allemande n'est pas apparue une seule fois dans votre discours de ce matin !"

Redresser l'économie, entre autres

Redresser l'économie allemande fait partie des défis auxquels l'Allemagne est actuellement confrontée, à coté de la guerre en Ukraine ou encore de la politique migratoire. 

Pour Robert Habeck, ministre de l'Economie sortant et candidat des Verts pour les élections de février, ce n'est pas avec l'opposition conservatrice et libérale que ces défis seront relevés :

La chancellerie, en face du Bundestag à Berlin
Qui occupera la chancellerie après les élections de février ? Les sondages donnent une avance aux conservateurs Image : Christoph Soeder/dpa/picture alliance

"Et maintenant ils disent qu'ils veulent faire différemment à l'avenir. Mais ils refusent de répondre à la question de savoir comment ils vont s'y prendre. Leurs idées de politique fiscale ne survivraient pas au week-end, alors comment peuvent-ils prétendre de les mettre en œuvre ces prochaines années ?"

Selon les derniers sondages, les écologistes obtiendraient entre 11 et 14% aux élections à venir. Pas assez pour gouverner seuls avec  le SPD, crédité de 15 à 18%. 

Les sondages donnent en revanche une large avance aux conservateurs de Friedrich Merz - entre 31 et 33% des voix, suivi du parti d'extrême-droite AfD avec 17 à 19% des suffrages.

Sa candidate, Alice Weidel, rejette toute alliance avec les sociaux-démocrates ou les Verts : "L'Allemagne a besoin d'un nouveau départ, de liberté et de libre entreprise et non de socialisme climatique!"

Vers une nouvelle grande coalition ?

De l'autre côté de l'échiquier politique, les signes ne sont pas non plus en faveur d'une alliance de la gauche et du centre... Interrogé par l'ARD, Olaf Scholz a donné une fin de non recevoir à une alliance avec le BSW, le parti de Sahra Wagenknecht issu d'une scission de la gauche radicale : trop de différends avec ce parti, notamment sur les questions de dépenses militaires et du soutien à l'Ukraine.

Le scénario d'une nouvelle "GroKo" - grande coalition rouge-noire - plane déjà. Les chaînes publiques ARD et ZDF prévoient d'organiser début février un débat télévisé entre deux candidats à la chancellerie, Olaf Scholz et Friedrich Merz. Une semaine plus tard, un deuxième débat est programmé par la chaîne privée RTL avec... Olaf Scholz et Friedrich Merz. Selon les prévisions actuelles, les "petits" candidats pourront s'affronter entre eux lors de débats séparés...

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L'intelligence artificielle pour redynamiser une paroisse catholique en Pologne

La vitrine de la chapelle Łacina à Poznan, située dans un immeuble d'habitation
Il suffit d'appuyer sur un bouton pour activer le prêtre virtuelImage : Adrien Sarlat/DW

C'est bientôt Noël et les églises se préparent à accueillir de nombreux fidèles pour la messe de minuit. Parfois, il n'y a pas assez de place pour la foule venue célébrer la naissance du Christ... mais Noël est une exception et la plupart du temps, on trouve de quoi s'asseoir sur les bancs des églises - même en Pologne ! 

Dans un pays considéré comme un bastion de l'Eglise catholique européenne, seuls 7 Polonais sur 10 se déclarent catholiques aujourd’hui. Un chiffre toujours élevé par rapport à la moyenne européenne, mais c’est deux de moins qu’il y a dix ans. 

Alors pour redorer son attractivité, l’institution tente de se renouveler et de moderniser son image, comme à Poznan. Notre correspondant Adrien Sarlat s’est rendu dans la chapelle Łacina, une église 2.0 équipée d’une intelligence artificielle pour seconder le prêtre. 

 

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