Aller marcher ou pas ? La jeunesse togolaise tiraillée
16 novembre 2018Dans le quartier populaire de Bè, fief de l'opposition, les activités évoluaient normalement encore vendredi (16.11.), veille de l'appel à manifester de la C14. Kokou Toudji, vendeur de vêtements installé juste à côté d'un passage à niveau, minimise l'impact de cette manifestation sur ses activités.
" Ca ne nous dérange pas. Nous savons très bien qu'on fait la marche pour le développement de notre pays, ou bien le changement dans notre pays. "
Un peu plus loin Sylvain Akakpo, vendeur de chaussures, n'est pas de cet avis. Il a décidé de rester à la maison le jour de la marche.
" Souvent quand ils font la marche, ça dérange la population. Ça empêche les clients de venir acheter les chaussures, donc ça a un impact négatif. "
L'enjeu de la mobilisation
La coalition des 14 partis de l'opposition togolaise (C14) exige, selon Jean-Pierre Fabre chef de file de l'opposition togolaise, " que les exigences, les revendications pour des élections libres équitables, transparentes et démocratiques, soient satisfaites."
Mais le Mouvement Jeunesse consciente du Togo, une organisation proche du pouvoir, demande aux jeunes de ne pas participer à la marche de ce samedi (17.11.).
Rachel Djagni Hounkpati, présidente de l'association insiste vouloir " surtout parler à la jeunesse de ne pas sortir pour manifester parce qu'on ne voit pas l'importance que la jeunesse sorte et mette encore sa vie en danger."
La manifestation a été autorisée par les pouvoirs publics et des dispositions sécuritaires ont été prises par les autorités pour que les forces de l'ordre l'encadrent du début jusqu'à la fin.