Après la fuite du président Ianoukovitch
24 février 2014
die tageszeitung salue la victoire de la révolution et relève que « Les hommes et les femmes sur la place Maidan ont montré que la force de persuasion mentale est parfois plus forte que des tireurs d'élite, la torture et des commandos d'assaut. Les opposants ont tenu, malgré des températures de – 20 degrés, malgré des tireurs embusqués, malgré des rapts et les gaz lacrymogènes. Leur victoire sur le régime corrompu de Viktor Ianoukovitch est à saluer…» souligne la TAZ de Berlin.
«Ces dernières années, analyse Die Welt, la Russie avait suivi une stratégie que l'on pourrait qualifier de « doctrine Poutine » : 1) maintenir les pays voisins dans l'instabilité et la dépendance, 2) soutenir à leur tête des politiciens fidèles à Moscou. Mais apparemment, dans le cas de l'Ukraine, Poutine a fait une erreur : le fait qu'un des plus pauvres pays du continent doive payer des années durant les plus hauts tarifs gaziers à la Russie n'a pas seulement paralysé l'Ukraine, mais a aussi finalement mis un terme au régime Ianoukovitch...»
«La situation hautement explosive en Ukraine a été dans un premier temps désamorcée, mais de nombreux risques demeurent », remarque le quotidien de Karlsruhe…die Badischen Neuesten Nachrichten. «Le pays est encore loin d'être sur la voie de la stabilité et des réformes. L'opposante Ioulia Timochenko remise en liberté ce week-end jouera là un rôle clef. En tant qu'ex -Premier ministre, elle dispose d'expérience politique et sait convaincre par une rhétorique raffinée. Elle se distingue ainsi nettement des trois leaders de l'opposition, son camarade de parti Arseni Iazeniouk, l'ex-champion du monde de boxe Vitali Klitchko, et le nationaliste Oleg Tagnibok, qui ont très maladroitement agi ces dernières semaines», selon le journal.
Le quotidien Stuttgarter Zeitung se montre lui, plus critique, à l'égard de Ioulia Timoschenko: « Elle a sans doute toujours ses partisans, mais elle représente aussi le genre de politiciens dont les gens sont lassés. Elle personnifie également le népotisme et les intrigues, les volte-faces et les affaires louches. Il est très probable que l'incroyable dynamique de la rue l'emporte elle aussi loin du pouvoir» . Et l'éditorialiste de conclure : «Ce serait bénéfique à l'Ukraine!»
La Süddeutsche Zeitung de Munich rappelle « l'importante responsabilité morale de l'Europe dans la seconde partie de la révolution ukrainienne, responsabilité qui se mesure en euros sonnants et trébuchants. Les Ukrainiens ont finalement obtenu par la lutte leur accord d'association avec l'Union européenne - que le papier soit signé ou pas !»