Athlétisme : jugement mercredi pour Lamine Diack
15 septembre 2020Même s'il est au "soir de sa vie", les procureurs financiers avaient requis quatre ans de prison et une amende maximale de 500.000 euros contre l'ancien président de l'IAAF (la Fédération internationale d'athlétisme) lors de son procès en juin pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.
Poursuivi dans deux affaires
Devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Lamine Diack, 87 ans, est jugé pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin, en échange de financements de Moscou. Il est aussi poursuivi pour avoir aidé son fils, Papa Massata Diack, alors patron du marketing à l'IAAF, à s'approprier plusieurs millions d'euros dans les négociations avec des sponsors.
Papa Massata Diack se dit innocent
Acteur clé des deux volets de l'affaire, Papa Massata Diack, qui est resté à Dakar et a été jugé en son absence, est visé par les réquisitions les plus lourdes, cinq ans de prison et 500.000 euros d'amende pour corruption, blanchiment en bande organisée et recel d'abus de confiance.
Hier, dans la capitale sénégalaise, celui qui est surnommé "PMD" a donné une rare conférence de presse dans laquelle il clame son innocence :
"Nous sommes innocents. Je suis innocent quant aux faits et accusations qui me sont faites. Aucune preuve tangible et irréfutable ne peut m'être opposée concernant ces accusations. Donc quand on parle de corruption passive et qu'on ne peut pas prouver que l'argent a été transféré, ça tombe à l'eau. Quand on parle de blanchiment des produits de cette corruption, ça tombe à l'eau parce que je n'ai pas eu à blanchir 1,5 millions d'euros, tout simplement parce que je ne les ai pas reçus."
Papa Massata Diack, qui n'est pas citoyen français et dont les sociétés sont enregistrées au Sénégal, en a profité pour rappeler pourquoi il a toujours refusé de parler aux enquêteurs français :
"Il faut être très clair : nous n'avons jamais demandé quoi que ce soit à un athlète russe ou à un entraîneur. Ni Lamine Diack, ni Habib Cissé, ni Massata Diack, ni le docteur Dollé. Soyons clairs : la justice française a enquêté pendant cinq ans et n'a aucune preuve de ces accusations. Aucune. Je le dis formellement."
Outre Papa Massata et Lamine Diack, des peines de prison ont également été réclamées pour les quatre autres protagonistes : le docteur Gabriel Dollé, l'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, Habib Cissé, un avocat qui conseillait Lamine Diack, l'ancien président de la fédération russe d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov, tous deux jugés en leur absence.