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Au Tchad, la campagne électorale évite le nord du pays

Blaise Dariustone
24 avril 2024

Aucun des dix candidats en lice pour le présidentielle du 6 mai au Tchad ne s’est rendu pour le moment dans le nord du pays, en proie à l’insécurité.

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Après une transition de 18 mois prolongée de deux ans, Mahamt Idriss Déby est quasi-assuré de remporter la présidentielleImage : Désirée von Trotha/picture alliance

La campagne électorale pour la présidentielle du 6 mai au Tchad se poursuit. Dix jours après son démarrage, les dix candidats en lice ne se sont pas encore déplacés dans le Nord, où leur sécurité n’est pas assurée. Ce qui suscite la colère des habitants de cette région qui ont le sentiment d’être abandonnés. 

L’éloignement de ces provinces désertiques du Nord et l’insécurité qui y règne, en raison de la présence de groupes armés, explique l’absence des candidats en campagne. 

Il est vrai que l’Etat tchadien ne contrôle pas complètement cette partie du pays, mais pour ceux qui y habitent, cette absence est vécue comme un manque de considération des leaders politiques envers les Tchadiens de l’extrême-nord. 

Ecoutez le reportage de notre correspondant au Tchad...

Les habitants se sentent ignorés 

Pour Younouss Ali, un commerçant joint à Miski dans la province du Tibesti, "c’est une élection qui concerne tous les Tchadiens, donc la campagne doit se dérouler sur l’ensemble du pays. Car le président qui sera élu, sera le président de tous les Tchadiens. Malheureusement, ici, nous sommes négligés, personne ne vient nous expliquer pourquoi on doit voter, ni demander ce qu’on veut ou quelles sont nos préoccupations." 

Un avis que partage la jeune Mariam Khadidja, également de Miski. "Je ne pense que l’élection ne nous concerne pas", se désole Mariam. Elle assure que "personne n’est venu nous recenser ici. C’est pour cela qu’ils pensent qu’il n’y a pas d’électeurs à Miski." 

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Une partie du pays qui échappe à l’Etat 

Pour le docteur Djiddi Ali Sougoudi, natif du Nord, il est important pour ces candidats d’aller parler aux habitants de cette région. 

Il note que "ce sont des régions un peu reculées, il faut donc des moyens et de la logistique pour les atteindre. Malheureusement, les gens n'ont pas d'audace. Il y a des candidats qui sont sectaires, ils ne viennent pas dans le Nord. Et c'est aussi une erreur de croire que le Nord est peu peuplé. Beaucoup de candidats le pensent et ils estiment que cela ne joue pas dans la balance de l'élection."

L’extrême-nord du Tchad est réputé être une zone de non droit où sont présents des groupes rebelles et des narcotrafiquants venus de la Libye, du Niger ou du Soudan. Une région septentrionale qui continue à échapper partiellement à l’emprise de l’Etat central. 

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Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais