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Aung San Suu Kyi entre au Parlement birman

30 avril 2012

L'opposante birmane et prix Nobel de la Paix a accepté de prêter serment sur la Constitution et d'entrer au Parlement. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué cette décision et demande du soutien à la Birmanie

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Aung San Suu Kyi, l'opposante historique entre dans le jeu politique au Parlement
Aung San Suu Kyi, l'opposante historique entre dans le jeu politique au ParlementImage : Reuters

Le geste de Aung San Suu Kyi est capital : il débloque une situation qui risquait de freiner la Birmanie sur le chemin de la démocratie. Et c'est bien pour cela que l'opposante, dont le parti l'a emporté largement aux dernières élections, a décidé de faire volte-face.

Pour autant, cette affaire montre la fragilité de l'ouverture du régime des militaires birmans. En effet, Aung San Suu Kyi refusait de siéger car elle réclamait une modification du serment qu'elle doit prêter. L'opposante et son parti ne voulaient pas s'engager à "protéger", mais "à respecter" la Constitution birmane. Il faut savoir que cette Constitution de 2008 accorde d'énormes pouvoirs à l'armée : elle lui réserve en effet le quart des membres des différentes assemblées du pays.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en visite dans la capitale birmane Naypyidaw
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en visite dans la capitale birmane NaypyidawImage : Reuters

Le gouvernement n'est pas responsable devant le Parlement, le budget ne peut être modifié par les députés. Aung San Suu Kyi s'est expliqué sur sa décision. « En guise de geste de respect des désirs du peuple, a-t-elle déclaré, et en prenant en compte les requêtes des différents groupes au Parlement, nous avons décidé de siéger au Parlement. Nous irons aussi vite que possible, nous prêterons serment et siègerons au Parlement. »

L'Histoire en marche

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite en Birmanie, a salué cette décision, qu'il a qualifié "d'encourageante". Pour lui, le travail entre le général Thein Sein, le chef du gouvernement, et l'opposante historique Aung San Suu Kyi pourrait en être facilité. C'est ce général à la retraite, au pouvoir depuis un an, qui est l'auteur de l'ouverture de la dictature birmane. Et c'est cette ouverture que le secrétaire général de l'ONU veut à tout prix soutenir.

Il a approuvé les mesures prises jusque-là par la communauté internationale : l'Union européenne a en effet suspendu ses sanctions pour un an, le Canada, l'Australie et la Norvège ont levé toutes leurs sanctions. Mais les États-Unis, méfiants, ont simplement allégé certaines restrictions aux investissements et promis la nomination d'un ambassadeur. Or le chef de l'ONU, lui, voudrait que l'on aille plus vite. Et il n'hésite pas à employer de grands mots : « La Birmanie est en train d'écrire l'Histoire. Il faut faire plus... »

Auteur : Elisabeth Cadot
Édition : Sandrine Blanchard