La Belgique veut mieux protéger les personnes prostituées
17 décembre 2024Ce 17 décembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleuses et travailleurs du sexe.
Dans ce milieu opaque, où le risque est grand d'être victime de traite des êtres humains et d'exploitation, il est difficile de connaître l'ampleur réelle de la violence, par manque de signalements des abus par les victimes.
Voilà une des raisons pour lesquelles la Belgique vient de mettre en place une nouvelle loi censée mieux protéger les travailleuses et travailleurs du sexe.
Viols, insultes, menaces, harcèlement, agressions physiques : ces violences, comme le rappelle le Conseil de l'Europe, sont le résultat de "conditions de travail dangereuses" et de la "persistance d'attitudes préjudiciables dans la société", notamment les violences faites aux femmes, qui représentent la majorité des personnes prostituées.
Comme dans de nombreux pays, en Belgique, le travail du sexe évoluait dans une zone grise, à savoir qu'il était toléré mais pas reconnu.
Couverture sociale
Désormais, celles et ceux qui se prostituent ont accès à des contrats de travail qui leur garantissent une protection sociale et le respect de règles, comme le temps de travail ou un niveau de rémunération minimum.
La couverture sociale prévoit donc une assurance maladie, des congés payés, des allocations de maternité, des allocations de chômage et des cotisations pour la retraite.
Ainsi, si un employeur a recours à des travailleuses et travailleurs du sexe en dehors de ce cadre légal, il peut être poursuivi pour proxénétisme.
Pouvoir refuser des clients
La nouvelle loi est aussi censée garantir une plus grande protection contre les violences sur le lieu de travail.
Une personne a le droit de refuser des clients et des pratiques sexuelles sans avoir à craindre d'être licenciée.
Elle peut donc imposer ses propres conditions et interrompre son activité à tout moment.
Enfin, les employeurs doivent proposer des chambres d'une certaine taille, fournir des préservatifs ou encore installer un bouton d'urgence que les travailleuses et travailleurs peuvent actionner pour appeler de l'aide.
La loi ne semble toutefois pas parfaite. Elle pourrait notamment compliquer la situation des personnes étrangères en situation irrégulière, qui n'auront pas la possibilité de signer de tels contrats de travail.