Réchauffement diplomatique entre Bénin et Niger confirmé
21 octobre 2024C'est un signal fort de réconciliation entre Niameyet Cotonou. Le 16 octobre dernier, le gouvernement béninois a agréé Kakade Chaibou comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Niger au Bénin, avec résidence à Cotonou. Niamey avait déjà fait de même le 6 août pour l'installation du Béninois Gildas Agonkan au Niger. Deux nominations qui viennent entériner le réchauffement diplomatiques entre les deux voisins après des mois de tensions.
Une bonne nouvelle d'un point de vue diplomatique, mais aussi pour les habitants et les acteurs économiques de deux pays. "Il est très important effectivement que, d'un point de vue politique, diplomatique, d'un point de vue stratégique, que les relations aillent pour le mieux, parce que forcément ça a des impacts sur les aspects économiques", insiste, sur la DW, Régis Hounkpè, analyste politique et enseignant en géopolitique.
Reprise du transport pétrolier
En jeu notamment : l'exportation de pétrole, qui lie les deux nations dans une interdépendance stratégique. En mai dernier le Bénin avaitinterdit l'embarquement du pétrole en provenance du Niger au port de Cotonou, en réaction à la fermeture de la frontière avec le Bénin par le Niger. Une interdiction levée ensuite. Un premier bâteau avait été chargé avec des barils de pétrole en août . "Je crois que c'est une mesure de dégel, je pense même que c'est la résolution de ce problème diplomatique-là qui a entraîné la nomination de ces deux ambassadeurs qui vont continuer alors le dégel de cette situation pour que les deux États puissent travailler la main dans la main et harmoniser alors les points de vue économiques", analyse l'économiste Rodrigue Rustico.
"Cela se passe comme prévu"
Depuis la levée de l'interdiction par le Bénin de l'opération de chargement, pas moins de quatre navires ont déjà procédé au transport de pétrole brut nigérien de la plate-forme de Sèmè vers le lieu de raffinement. Le dernier chargement de plus de 150 mille m3 de pétrole brut remonte au 8 octobre. "Si ça a repris, c'est que ça se passe comme c'est prévu", confirme Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement béninois. Pour lui le succès de ces exports signe bien l'amorce d'un dégel. "Toutes les parties jouant leur partition, du côté béninois comme du côté nigérien et même du côté chinois, à ce jour, je n'ai eu l'écho d'aucune friction, d'aucune situation qui serait de nature à nuire à la bonne économie de ce dossier. Donc, je crois que tout se passe comme il faut."
Les relations économiques entre le Bénin et le Niger vont bien au-delà du pétrole, avec des échanges qui touchent l'agriculture et les produits manufacturés, mais les hydrocarbures restent le pilier de cette coopération. La nouvelle dynamique diplomatique pourrait donc renforcer davantage ces échanges.