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L'Allemagne rejette la demande du Bélarus sur les migrants

Sandrine Blanchard | Avec agences
22 novembre 2021

Le gouvernement Merkel estime qu'accueillir 2.000 migrants bloqués à la frontière avec la Pologne serait une "solution inacceptable" pour l'Allemagne et pour l'Union européenne.

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Angela Merkel s'est entretenue plusieurs fois avec Alexandre Lukachenko
Angela Merkel s'est entretenue plusieurs fois avec Alexandre Lukachenko

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko accuse l'Union européenne de refuser le dialogue. Les tensions qui opposent Minsk et Bruxelles portent sur le sort de 2.000 migrants environ, toujours bloqués à la frontière avec la Pologne, et donc aux portes de l'Union européenne. Alexandre Lukachenko réclame désormais que l'Allemagne accueille ces personnes, pour la plupart des Kurdes d'Irak. Mais Berlin refuse.

Dans le hangar du centre logistique de Bruzgi, côté biélorusse, des familles s'entassent
Dans le hangar du centre logistique de Bruzgi, côté biélorusse, des familles s'entassentImage : Leonid Shcheglov/BelTA/TASS/dpa/picture alliance

 

"Solution inacceptable"

Le gouvernement allemand ne se pliera pas aux injonctions du président Lukachenko. Berlin refuse d'accueillir les 2.000 migrants bloqués à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, une "solution inacceptable" et pour l'Allemagne et pour l'Europe, selon le porte-parole du gouvernement Merkel.

Le président biélorusse, lui, accuse l'Allemagne et l'UE de bloquer la situation en dépit de promesses que lui aurait faites la chancelière allemande lors de deux entretiens téléphoniques.

>> Lire aussi : Crise à la frontière entre Pologne et Belarus

"[Angela] Merkel m'a promis qu'ils examineraient ce problème au niveau de l'Union européenne, a-t-il déclaré devant la presse. Mais ils ne l'envisagent même pas. Et même les contacts qu'elle m'avait promis ne se sont pas établis."

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Image : Viktor Tolochko/Sputnik/dpa/picture alliance

Alexandre Lukachenko avait déjà prétendu la semaine dernière que la chancelière était sur le point de négocier un "corridor humanitaire" pour évacuer les migrants restants vers l'Allemagne.

Une information démentie depuis par le ministre allemand de l'Intérieur.

Des conditions de vie catastrophiques

En attendant, la situation des migrants, principalement originaires des Proche et Moyen-Orient, se dégrade. Près de 2.000 ont été parqués dans le hangar d'un centre logistique proche de la frontière polonaise. Certains doivent camper dans la forêt, malgré le froid.

Les réfugiés pris dans l'étau des politiques européennes

Angela Merkel s'est entretenue à leur sujet avec le Haut-commissaire de l'Onu aux réfugiés et le chef de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), évoquant une situation humanitaire "catastrophique".

L'Allemagne espère que le HCR et l'OIM auront accès aux migrants en détresse et pourront aider, le cas échéant, à les "reconduire dans leur pays en toute sécurité".

Kirill Kofanow, de l'ONG de défense des droits humains Human Constanta, expliquait il y a quelques jours à nos confrères de Deutschlandfunk les conditions de vie de ces personnes, en Biélorussie :

"Beaucoup de gens s'adressent à nous parce qu'ils ne parlent ni anglais ni russe et ne parviennent pas à communiquer avec les garde-frontières. Mais nous ne pouvons pas les aider car notre organisation a été, comme d'autres, interdite." Le gouvernement leur reproche d'être trop critiques.

>> Lire aussi : Ces migrants expulsés de force de Pologne vers le Bélarus

L'Union européenne accuse le président biélorusse d'amener ces migrants par milliers aux frontières de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie pour se venger des sanctions européennes prise à son encontre. 

Alexandre Lukachenko dément. Mais l'UE maintient portes closes.