Berlin réagit après l'attaque chimique présumée en Syrie
9 avril 2018Les photos et vidéos diffusées par des organisations humanitaires sur place à Douma sont choquantes : des enfants qui cherchent à reprendre leur souffle, hommes et femmes terrifiés, des corps qui montrent les symptômes d'une mort causée par du gaz toxique. Selon les organisations, entre 40 et 150 hommes, femmes et enfants seraient victimes de cette attaque.
Les réactions de la communauté internationale ne se sont pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert s'est exprimé aujourd'hui lors d'une conférence de presse. "Ce sont des images et des témoignages qui devraient nous émouvoir tous, qui montrent une souffrance humaine bouleversante et qui est, visiblement, causée par la nouvelle, méprisable utilisation d'armes chimiques", a-t-il déclaré. "Les responsables de l'utilisation de gaz toxiques doivent être punis et dans le cas d'espèce, tout converge vers une résponsabilité du régime d'Assad."
Toutefois, les informations n'ont pas encore pu être confimées par un organisme indépendant sur place. Les accusations et les rumeurs courent, il est difficile de faire la différence entre le vrai et le faux dans une guerre qui est depuis longtemps aussi devenue un guerre de propagande.
Démenti du régime de Damas
Le gouvernement syrien pour sa part rejette toutes les accusations. Mohanad Al Hadschali, membre du parlement syrien s'est exprimé à la télévision nationale: "selon moi, ces allégations sont fausses", a-t-il affirmé. "Les milices rebelles essaient de gagner la sympathie des États-Unis, pour que ceux-ci mènent une offensive contre l'armée syrienne. Chaque soldat peut confirmer qu'il est interdit d'utiliser des armes chimiques. Cela mettrait en danger nos propes soldats qui se battent au sol. Voilà pourquoi une utilisation d'armes chimiques est hors de question pour nous."
Cependant, ce n'est pas la première fois que le régime est accusé d'utilisation d'armes chimiques contre la population civile. Dans cette guerre, leur usage par le régime a été prouvé à plusieurs reprises. Dans seize cas, la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unis a tenu pour responsable le régime d'Assad. Mais malgré les condamnations vigoureuses et les sanctions, l'utilisation d'armes chimiques ne s'est pas arrêtée.