À quoi ressemble le nouveau gouvernement burkinabè ?
26 octobre 2022Avec une équipe gouvernementale resserrée de vingt-trois ministres, dont trois militaires, le nouveau président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, semble avoir pris en compte les reproches qui visaient son prédécesseur, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, accusé d'avoir militarisé l'administration.
"Le nouveau gouvernement a voulu casser la routine avec le MPSR (Mouvement pour la sauvegarde et la restauration, NDLR)", estime l'analyste politique Mohamed Sanfo. "Parce qu'à un certain moment, l'opinion publique a critiqué le choix du MPSR avec le lieutenant-colonel Damiba, l'accusant de vouloir militariser et certains même accusaient son régime d'être un régime de lieutenants-colonels. C'est pour cela, je pense, qu'ils ont voulu réduire le nombre de militaire qui passe à trois."
Chacun à son poste
Une démilitarisation du gouvernement qui semble appréciée. Lassané Sawadogo, coordonnateur du mouvement Front de défense pour la patrie : "Je pourrais dire que réduire le nombre de militaires dans le gouvernement est une bonne chose parce que les militaires sont chargés de la défense de la sécurité nationale, donc il ne sert à rien de désigner plusieurs militaires dans l'administration publique et politique alors que nous avons besoin des hommes de défense déterminés et compétents pour défendre le territoire et la reconquête de notre territoire."
Beaucoup d'inconnus
Le capitaine Ibrahim Traoré a pourtant aussi mis à l'écart les responsables politiques les plus connus. Les membres de la nouvelle équipe gouvernementale sont ainsi, pour la plupart, méconnus des Burkinabè.
Un casting qui répondrait au "gouvernement de combat” qu'attendait le peuple burkinabè, selon Olivier Lallogo, ancien membre du bureau politique national des jeunes de l'ancien parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès : "D'ores et déjà ce nouveau gouvernement est satisfaisant. Nous pouvons dire que la composition répond au gouvernement de combat de lutte contre le terrorisme."
Recrutement de volontaires
Dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes, une brigade de veille et de défense a été créée et une vaste opération de recrutement a été lancée pour recruter 50.000 volontaires. Ceux-ci seront répartis dans les 350 communes que compte le Burkina Faso.
Dans un communiqué signé mardi (26.10.22) par le colonel Boukaré Zoungrana, devenu ministre de la Sécurité, celui-ci annoncé que l'inscription définitive des candidats ne sera prononcée qu'à l'issue d'une enquête de moralité.
Outre le colonel Zoungrana et le capitaine Traoré, le colonel major Kassoum Coulibaly a été nommé ministre d'Etat chargé de la Défense nationale.