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Au Burundi, Gatumba a de nouveau les pieds dans l'eau

Antéditeste Niragira
16 janvier 2024

Malgré les promesses d'amélioration, les habitants de cette localité sont de nouveau confrontés à la montée des eaux et à de nombreux dégâts.

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Des habitants de Gatumba face aux inondations
La localité de Gatumba est touchée par des inondations pour la cinquième année consécutive. Image : Antéditeste Niragira/DW

Depuis cinq ans, la rivière Rusizi déborde, à cause de l‘ensablement. Et les habitants de Gatumba,une localité dans l'ouest du Burundi, se retrouvent inondés. En 2023, la localité avait pourtant été déclarée zone inondable et les promesses pour éviter les victimes et les dégâts s'étaient multipliés. 

"C'est une activité qui est prévue avec un montant de 150.000 dollars, l'argent est disponible, le Pnud a déjà sélectionné une entreprise qui va aménager les digues", affirmait alors Anicet Nibaruta, à l'époque président de la plate-forme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes. "On a déjà lancé le marché pour l'achat des matériaux, l'activité va bientôt démarrer."

'Nous ne pouvons pas mettre en jeu la vie de nos enfants' (un habitant)

Promesses non tenues

Quelques mois plus tard, les espoirs des sinistrés sont douchés. Gatumba est déclarée zone inhabitable et ses habitants doivent même être délocalisés.

"Nous avons décidé de trouver des terrains ailleurs pour relocaliser les victimes d'inondations de Gatumba dans une zone non inondable..." déclarait, en septembre 2023, Martin Ninteretse ministre burundais chargé de la sécurité publique lors d'une émission publique.

Des solutions qui n'en sont pas

Des tentatives de solutions ont émergé chez les victimes : traçages de sentiers, blocages de débordement de la Rusizi et autres initiatives, sans succès néanmoins ! Médiatrice Kwizera est une élève en huitième année au collège. Elle fait partie des sinistrées : 

"Nos responsables avaient acheté des sacs pour essayer de dégager un chemin pour entrer en classe, on pourrait alors se débrouiller pour étudier. Nous les (sacs) avons chargés de sable et déposés pour tracer des chemins. Quand nous nous sommes réveillés nous les avons trouvés noyés."

L'idée des sacs remplis de sable vient après l'échec de construction de digues de protection le long de la rivière Rusizi. Cyprien Niyondiko habitant de Gatumba et victime d'inondations fait part de son indignation : "Il y a trois crocodiles l'un d'entre eux a dernièrement mordu un chien et ils ne cessent de se multiplier. Si les crocodiles peuvent errer dans le village, nous ne pouvons pas laisser nos enfants comme ça. Il y a en plus des serpents qui rampent jusque devant l'entrée de l'école. Nous ne pouvons pas mettre en jeu la vie de nos enfants."