Bénin : affaire des cinq nigériens, trois gardés en prison
14 juin 2024Aminou Hadiza, la directrice adjointe de Wapco Niger et ses quatre compatriotes, Ismaël Cissé Ibrahim et Mousbahou Dankané, deux inspecteurs pétroliers, Seydou Harouna Oumarou et Abdoul Razak Djibo deux ingénieurs pétroliers, interpellés dans la soirée du 5 juin dernier sur le site la station terminale de WAPCO Bénin à Sèmè- Kpodji, ont passé une semaine de garde à vue à la police judiciaire, avant d'être présentés ce jeudi (13.06) au procureur spécial de la Criet.
Intrusion "frauduleuse"
Leur audition devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme aura duré plusieurs heures pendant lesquelles les circonstances de leur intrusion "frauduleuse" ont été reprécisées. Les cinq ressortissants nigériens auraient accédé au site par une entrée dérobée, évitant de s’enregistrer à l’entrée officielle.
"Les intéressés ont indiqué être tous des employés de WAPCO Niger dont ils arborent les badges et ont précisé qu’en cette qualité, ils n’avaient pas l’obligation de s’enregistrer à la guérite. Une telle justification est inopérante en raison de la sensibilité du site", a déclaré le procureur spécial Mario Mètonou.
En plus, au moins deux parmi ces personnes sont des agents nigériens au service du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Ils se sont fait confectionner pour la circonstance de faux badges. Ceux qui les arboraient vont donc rester dans la main de la justice.
A l'issue de l'audience, le procureur a donc décidé de les mettre sous mandat de dépôt en attendant leur procès prévu pour le lundi 17 juin prochain. Ainsi, la directrice adjointe et deux cadres seraient déposés en prison. Quant aux deux autres, ils bénéficient d'une liberté provisoire.
Interpellation dénoncée par la junte nigérienne
Les autorités nigériennes avaient dénoncé interpellation des cinq techniciens et donné un ultimatum au Bénin pour leur libération sous menace de fermer de la station de Koulélé, dans l'extrême est du Niger, à partir de laquelle le pétrole brut est transporté vers la station terminale de Sèmè-Kpodji. Une menace mise à exécution par la junte au pouvoir au Niger le 6 juin.