RCA: la CPC exige un dialogue inclusif
22 mars 2022Le dialogue républicain, convoqué par le président Faustin Archange Touadéra, a donc été ouvert le lundi 21 mars, à Bangui. Les principales formations d'opposition, réunies au sein de la coalition de l'opposition démocratique (COD-2020), ont décidé de boycotter ces assises. Car les conditions qu’ils avaient posées n’ont pas, selon eux, été prises en compte par le pouvoir. Parmi celles-ci : la participation des groupes armés. Selon Serge Bozanga, le porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement, groupe rebelle dirigé parl’ancien président François Bozizé, en exil au Tchad, le président Touadéra veut se servir de ce dialogue républicain pour faire adopter le principe d’une révision de la Constitution, afin de lui offrir la possibilité de se représenter lors de la présidentielle de 2025.
DW: les groupes armés, dont la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont vous êtes le porte-parole, n'ont pas été conviés au dialogue républicain, dont les travaux ont été ouverts, le 21 mars dernier, à Bangui. Quelle est votre réaction?
Ce qui fait courir le président Touadéra, c'est que, par le biais de ce dialogue, il espère mettre parmi les recommandations, une motion pour la révision de la constitution. Cette révision de la Constitution pourra modifier le nombre de mandat présidentielle et il pourra s'éterniser au pouvoir. Voilà, la réelle motivation du président Touadéra, deux ans après avoir fait la promesse de pouvoir donc organiser ce dialogue là.
Serge Bozanga, depuis fin 2021, l'ancien président François Bozizé vit en exil à N'Djaména, au Tchad. Est-ce que vous confirmez l'information? Et est-ce que François Bozizé est prêt à dialoguer avec le pouvoir, en dépit de l'exclusion des groupes armés des assises de Bangui?
L'ancien président François Bozizé Yangouvonda se trouve bien sur le territoire tchadien, ou il a reçu l'hospitalité, lui, ainsi que des groupes de leaders des groupes armés, dont les troupes sont sur le territoire centrafricain et qui sont en alerte. Mais, nous donnons une chance au dialogue et nous souhaitons qu'effectivement, nous puissions participer à ce dialogue-là. Pour que la paix puisse revenir en République centrafricaine.
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