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Les voix des peuples autochtones de plus en plus audibles

Alexis Gacon
15 décembre 2022

A la COP 15 à Montréal, au Canada, les peuples autochtones espèrent que la protection du vivant se fera avec eux.

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COP 15 à Montréal au Canada.
Les peuples autochtones veulent se faire entendre à la COP15 sur la biodiversité.Image : Christina Muschi/REUTERS

Ce n'est pas surprenant, que les conférences de presse commencent par reconnaître que Montréal est un territoire mohawk qui n'a jamais été cédé par le Canada… mais à la COP 15, la phrase résonne différemment puisqu'autour du présentateur, pour cette conférence, il n'y a que des représentants des peuples autochtones qui demandent tous la même chose : que la réflexion sur la biodiversité ne se fasse pas sans eux.

 "Il n'y a aucune décision qui doit être prise sans les autochtones et les petites communautés" explique Lucy Mulenkei, Masaï du Kenya et directrice exécutive de l'Indigenous Information Network. 

Un rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, sorte de Giec de la biodiversité, a montré que la reconnaissance des savoirs autochtones favorise la survie des espèces

Des autochtones en train de manifester avec des drapeaux et tambours.
Manifestation de peuples autochtones à la COP15.Image : Andrej Ivanov/AFP/Getty Images

Pour Lakpa Nuri Sherpa, Népalais, l'harmonie avec la nature que prône l'Onu pour cette COP, c'est comme ça que vit son peuple depuis toujours…

Selon lui "il y a tellement de bonnes choses dans les pratiques traditionnelles des autochtones qui sont des solutions par rapport au problème dont on parle à la COP (la perte de la biodiversité, ndlr)".

Des attentes et un besoin de changement

Aslak Holmberg est pêcheur et président du conseil sami, un peuple qui vit en Suède notamment. Pour lui, l'objectif de conserver les saumons a détruit son mode de vie ancestral. Parce qu'une loi mise sur pied pour lutter contre la baisse du nombre de saumons sauvages lui interdit d'aller en pêcher. 

Il y va quand même mais avec pas mal de stress. Il espère donc que la COP 15 adoptera un cadre pour mieux respecter les droits autochtones.

" Maintenant, quand je pêche, je regarde derrière moi, au cas où la patrouille me rattraperait et me prendrait mon bateau et  mon équipement. C'est de la criminalisation de nos modes de vie traditionnels" estime Aslak.

Ecoutez les précisions d'Alexis Gacon

Des conférences comme celles-ci, il y en a eu plusieurs et la principale manifestation qui a eu lieu depuis le début de la COP était menée par une délégation autochtone. Leur voix est plus forte qu'avant mais comment être sûr que leur message soit écouté ?

Pour Lakpa Nuri Sherpa, il faut changer d'état d'esprit quand on regarde la nature, ne pas la voir comme une terre inerte, mais empreinte de spiritualité. Mais surtout, il clame que les gouvernements ne doivent plus infantiliser les autochtones…

"Vous ne devez pas nous traiter pas comme des enfants et nous dire : Tu dois faire-ceci ou cela, tu dois être pris en charge… Nous sommes complètement capables de nous occuper de notre propre sort" assure Lakpa Nuri Sherpa.

Alexis Gacon Correspondant de la Deutsche Welle à Montréal