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Coronavirus : Angela Merkel dévoile ses émotions

10 décembre 2020

Peu réputée pour ses effusions, la chancelière allemande a prononcé hier (9.12.), devant les députés du Bundestag, un discours qui a surpris alors qu'elle plaidait en faveur de nouvelles restrictions contre la Covid-19.

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Coronavirus en Allemagne : Angela Merkel devant le Bundestag, le 09.12.20
Angela Merkel devant le Bundestag, le 09.12.20Image : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

La chancelière a commencé son discours sur le ton posé qu'on lui connaît :

"Nous nous trouvons dans une phase décisive, peut-être LA phase décisive dans la lutte contre la pandémie. Et toutes nos expériences passées nous montrent que la deuxième vague d'une pandémie est plus éprouvante que la première."

Scientifique de formation, Angela Merkel a répété les chiffres – mauvais à ses yeux – en Allemagne, avec plus de 20.800 cas actuellement, dont plus de 4.200 en soins intensifs.

"Les courbes montrent qu'elles sont à un niveau trop élevé. Il est alarmant de voir que le nombre de personnes qui ont besoin de soins intensifs et que le nombre de décès causés par le virus sont en augmentation. […] Le nombre de contacts entre les gens est trop élevé. Une simple réduction de ces contacts ne suffira pas."

"Je ne sais pas, moi..."

Et puis la cheffe du gouvernement s'est laissé gagner par l'émotion.

"Peut-être que la suspension des cours en classe n'est pas ce qu'il faut… mais dans ce cas-là, qu'on les remplace par des cours en ligne ou autre chose. Je n'en sais rien, moi. Et ce n'est pas de ma compétence. Je ne veux pas m'immiscer dans ces questions. Mais ce que je vois, c'est que nous avons trop de contacts sociaux avant les fêtes. Et que si à cause de cela, c'est notre dernier Noël avec nos grands-parents, c'est que nous aurons été négligents. Il ne faut pas en arriver là !"

C'est pourquoi, en accord avec l'Académie des sciences Leopoldina, Angela Merkel estime que les fêtes se prêteraient à un confinement durci, afin d'endiguer la maladie.

En Saxe comme ailleurs en Allemagne, le secteur de la gastronomie est affecté par la Covid-19
En Saxe comme ailleurs en Allemagne, le secteur de la gastronomie est affecté par la Covid-19Image : Sebastian Kahnert/dpa/picture alliance

Davantage de restrictions avant et pendant les fêtes

La chancelière réclame aux chefs de régions (Länder) d'adopter des mesures plus restrictives : renoncer le plus possible aux contacts avec autrui et fermer les magasins non-alimentaires après Noël ou à partir du mois de janvier… et les écoles dès le 14 décembre.

Pour l'instant, les restaurants, les bars, les musées, les cinémas et les infrastructures sportives sont fermés en Allemagne, tout comme les hôtels, inaccessibles aux touristes, mais les élèves continuent d'aller à l'école.

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D'après le ministre-président de Basse-Saxe, la chancelière devrait discuter à partir de ce jeudi avec les responsables des Länder sur les nouvelles mesures à prendre.

Inquiétude partagée

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Bien que les chiffres de l'Allemagne soient moins mauvais que ceux d'autres pays européens, comme le Royaume-Uni, la France ou l'Italie, le président de l'Institut Robert Koch, qui suit l'évolution de la pandémie en Allemagne, ne dissimule pas son inquiétude.

Une affiche à Mannheim, qui incite à "réduire les contacts maintenant" avec les autres
Une affiche à Mannheim, qui incite à "réduire les contacts maintenant" avec les autresImage : Thomas Lohnes/Getty Images

Lothar Wieler souligne que non seulement "le problème reste très sérieux" mais que la situation "s'est dégradée par rapport à la semaine dernière" :

"La courbe des cas de contamination ne parvient pas à redescendre depuis plusieurs semaines. En ce moment, nous assistons même à une nouvelle hausse du nombre de cas. Et cela est préoccupant."

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Jens Spahn, le ministre de la Santé, a annoncé que toute personne âgée de plus de 60 ans ou considérée comme « à risque » pourrait aller retirer gratuitement trois masques FFP2 ou protection assimilée pour les fêtes de fin d'année.