Des actions pour prévenir l'extrémisme violent
26 juin 2019Dans la région de Dapaong, les populations vivent dans des conditions souvent difficiles, ce qui est parfois source de frustration et de conflit au sein des communautés. "Quand on prend la terre aux paysans pour laisser passer des animaux, ça peut être des sources de conflits violents entre population agricole et population d’éleveurs", explique cet habitant de Dapaong qui estime que "la transhumance est une source de conflits dans la zone".
Ces conflits peuvent déboucher sur des violences et la tension entre les communautés facilite l’implantation de mouvements extrémistes qui peuvent être à la source d'actes terroristes. Isabelle Napo, habitante de la région, préconise une lutte globale contre la pauvreté pour y faire face.
"Effectivement, la résolution des difficultés telles que la pauvreté ou le chômage serait une solution durable pour empêcher les jeunes de s’aventurer dans ce genres d’activités."
C’est ce constat qui a justifié l'organisation, mi-juin à Dapaong, d’une conférence sur la prévention de l’extrémisme par la cohésion sociale. Celle-ci a permis de recenser les potentielles sources de conflit dans la région des Savanes.
"Toute la société doit être impliquée dans l’effort de créer une cohésion sociale, une vraie réponse à la menace qui est là dans la sous-région. Nous, les Américains, sommes aussi saisis par cette inquiétude et cela doit passer par une cohésion sociale qui implique tous et toutes afin qu’aujourd’hui ensemble et ici, on puisse dire non à l’extrémisme violent", explique Eric Stromayer, Ambassadeur des Etats-Unis au Togo.
Echanges entre forces de sécurité et populations
Selon Yark Damehane, ministre togolais de la Sécurité, la meilleure réponse au problème réside dans la prévention qui devra passer par une collaboration entre les forces de l’ordre et les populations.
"Notre sous-région est en proie depuis quelques années à une insécurité criante. Notre pays veut anticiper sur les risques d’extrémisme violent. En quoi faisant ? En posant les problèmes tels qu’ils se présentent sur le terrain. Qu’est ce qu’il faut faire pour éviter que nos populations basculent vers l’extrémisme violent? Il faut prévenir."
Yark Damehane a indiqué que le gouvernement togolais a mis à cet effet en place un comité interministériel pour mieux travailler avec la population du nord du Togo.