Des biens des Rwigara vendus aux enchères
19 juin 2018Celles-ci ont été adjugées pour plus d’un milliard 700 millions de francs rwandais, soit près de deux millions d’euros. En tout, la famille Rwigara a été condamnée à payer près de cinq millions d’euros au fisc rwandais. Mais celle-ci conteste cette décision, affirmant que l’usine n’avait aucune dette envers le fisc.
Un peu moins d'une dizaine de personnes étaient présentes pour racheter aux enchères des machines qui sont à l'arrêt depuis 2015. Premier Tobacco Company, l’usine appartenant à la famille Rwigara, ne fonctionne en effet plus depuis trois ans.
Une vente perturbée
Habimana Vénuste, l’huissier de justice, était chargé d'annoncer le prix de départ lorsqu'il a été interrompu par Anne Rwigara, la fille du défunt millionnaire. Selon elle " ces arriérés de taxes qu’impose l’office des recettes n’existent pas. Nous vous avons écrit pour que vous nous permettiez d’entrer ici et faire la contre-expertise, vous avez refusé. Même le prix que vous avez fixé est très bas par rapport à la valeur des biens."
Anne Rwigara a interrompu plusieurs fois Vénuste Habimana durant la vente. Au terme de celle-ci, une compagnie a signé un chèque de près de deux millions d’euros. Vénuste Habimana a pour sa part contesté les accusations proférées par la famille Rwigara."Leur avocat nous a écrit, nous avons répondu, les autorisant à faire la contre-expertise. Ils devaient nous faire partager les résultats de la contre-expertise avant la vente aux enchères d’aujourd’hui. Les autres propos ne sont que mensonges" a t'il expliqué.
Les anciens employés soutiennent la famille
Comme à toutes les occasions où les Rwigara ont dû être convoqués en public, les anciens employés de l’usine, aujourd’hui au chômage, étaient venus porter soutien à cette famille. Sous couvert de l’anonymat un ex-employé explique "nous assistons à ce qu’on inflige à cette famille. Nous avons perdu un chef : Rwigara Assinapol. Le reste ne nous surprend pas."
A ce stade, la famille Rwigara a pu payer près de la moitié de la dette de cinq millions d'euros qu'elle doit à l’Office rwandais des recettes au titre des arriérés de taxes.