Droit de séjour pour tous en Allemagne?
4 juillet 2018Le parti Droit et Justice prend le contrôle absolu de la justice en Pologne, peut-on lire dans la Süddeutsche Zeitung. La Cour suprême était le dernier organe judiciaire indépendant du pays, écrit le quotidien de Munich. Mais l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi la subordonne au gouvernement et au président de la République.
La Commission de Venise, qui est le principal organe constitutionnel au monde, y voit un retour à la justice soviétique, autrement dit un système sans sécurité juridique.
"Je suis ici pour protéger l'état de droit". Des propos de Malgorzata Gersdorf, la présidente de la Cour suprême, que reprend le site Internet de l'hebdomadaire Die Zeit.
La magistrate est entrée en résistance ouverte contre le pouvoir politique en refusant de prendre sa retraite comme l'exige la réforme menée par le parti Droit et Justice. D'après Malgorzata Gersdorf, cette réforme est anticonstitutionnelle.
Un avis que partagent la plupart des pays européens, comme le souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'Union européenne pourrait donc prendre des sanctions contre Varsovie. Mais, rappelle le journal, le vote devra être unanime. Or, la Hongrie a déjà annoncé qu'elle ne soutiendrait pas de telles mesures.
Plus personne ne respecte le droit d'asile
Les journaux continuent par ailleurs de commenter l'accord sur la migration trouvé in extremis entre la CDU et la CSU. Angela Merkel serait d'accord avec 62,5 des 63 points du plan directeur de Horst Seehofer ? Alors, écrit la Rhein-Neckar-Zeitung, le geste qu'elle a fait en 2015, le geste humanitaire d'ouvrir les frontières, devait être une erreur.
La chancelière préfère parler de centres express plutôt que de centres d'ancrage. Faut-il y voir une volonté d'expulser les gens encore plus vite ? On ne peut plus compter sur personne pour respecter le droit d'asile, s'insurge le quotidien de Heidelberg.
La tagesezeitung, la taz, revient elle aussi sur l'expression "centres d'ancrage" et met en garde ceux qui l'utilisent. On est loin des centres de vacances légers et ensoleillés. Ces centres, ce sont les descendants des camps qui ont fait leur apparition après la Seconde guerre mondiale, et que personne n'approuvait.
Joachim Löw reste à la tête de la Mannschaft
"Droit de séjour pour tous", c'est le titre du photomontage en Une de la taz. On y voit Horst Seehofer, Angela Merkel assis au Bundestag, et au milieu d'eux, Joachim Löw qui reste entraîneur de l'équipe d'Allemagne malgré son échec lors de la Coupe du Monde de football. Pour la Süddeutsche Zeitung, l'entraîneur de l'équipe d'Allemagne peut se permettre cet échec après 12 ans de bons et loyaux services.
Pour la Schwäbische Zeitung en revanche, la décision de le maintenir aux commandes de la Mannschaft a été prise par commodité et manque d'imagination. C'est une occasion manquée de prendre un nouveau départ, conclut le journal.