La junte gabonaise veut rendre le pouvoir en août 2025
14 novembre 2023Ce sera donc une transition de deux ans pour les militaires au pouvoir, qui s’étaient pourtant donnés comme objectif premier de restaurer les institutions.L’une des questions les plus brûlantes depuis le début de la transition militaire au Gabon concernait la durée de celle-ci. Une interrogation à laquelle le CTRI, le Comité de transition pour la restauration des institutions, au pouvoir depuis le putsch du 30 août dernier, a répondu par le biais d’un communiqué rendu public le 13 novembre.
Dialogue national, nouvelle Constitution…
Parmi les étapes importantes de ce chronogramme : un dialogue national prévu pour avril 2024, un référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution entre novembre et décembre 2024 et la date de la fin de la transition, prévue pour le mois d’août 2025.
Pour l’analyste politique Martial Ondo, le Gabon n’a pas besoin d’une transition de deux ans, car ce pays d’Afrique centrale ne rencontre pas les mêmes défis sécuritaires que certains pays du Sahel, comme le Mali ou le Burkina Faso, qui subissent une insurrection djihadiste depuis plusieurs années déjà.
"Il faut partir du principe que c’est une transition, donc c’est mettre les bases, c’est la période pendant laquelle on met les fondations. Or, pour mettre des fondations, on n’a pas forcément besoin de deux ans", explique l’analyste sur la DW.
Pressions
Pour l’analyste politique, l’annonce de ce chronogramme a été précipitée car le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, subirait des pressions de la communauté internationale.
Un fait sur lequel l’acteur politique Pascal Nkoulou donne son avis.
"Il est tout à fait normal, je pense, que le président de la transition, monsieur Oligui, a essayé, à travers les différents déplacements qu’il a effectués à l’international, de rassurer les partenaires internationaux du Gabon pour leur dire : nous ne nous inscrivons pas dans la logique de la durée au pouvoir des militaires."
Pour l’heure, une autre interrogation intéresse toujours l’opinion publique : c’est la candidature ou non du président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à la prochaine élection présidentielle. Une question sur laquelle lui-même ne s’est pas encore clairement prononcé.