Guillaume Soro et ses proches devant la justice ivoirienne
19 mai 2021Alain Lobognon a annoncé il y a quelques jours, sa démission de toutes les instances du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), qui vient de rompre avec Générations et peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro.
L'ancien député entend disposer de sa liberté pour le procès qui s’ouvre ce mercredi devant le tribunal criminel d'Abidjan.
Un procès où il comparaitra en compagnie des autres prévenus arrêtés le 23 décembre 2019. Ils sont tous accusés de "complot contre la sûreté de l'Etat".
Mais, Amira Lobognon, l’épouse d’Alain Lobognon, conteste les faits qui lui sont reprochés. Elle espère un geste de réconciliation du président Alassane Ouattara.
"Selon les faits, selon les preuves, il n'y a rien qui lie mon époux à une quelconque tentative de coup d'Etat ou ce qu'on lui reproche. Mais comme je sais que c'est plus un procès politique, et que notre Côte d'Ivoire a plus que besoin de renouer avec la réconciliation, la paix et le dialogue, pour que ses filles et ses fils puissent enfin s'attabler autour d'une table et dialoguer, je compte sur la magnanimité du président Alassane Ouattara qui pourrait, par un geste, tendre la main à ses prisonniers ", estime madame Lobognon.
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Aller à la réconciliation
Un geste d’apaisement qu’espère aussi Bamba Vassindou, de l'association Le club de l’Union africaine en Côte d’Ivoire. Pour le secrétaire général de cette organisation de la société civile, Guillaume Soro et ses proches devraient bénéficier d’une relaxe.
"Il y a vraiment de l’espoir avec l'acquittement de Laurent Gbagbo. Par rapport à Guillaume Soro, nous envisageons la même chose parce que ce sont des acteurs majeurs de la politique en Côte d'Ivoire. Pour pouvoir consolider ce que l'Etat essaie de prôner qui est la réconciliation et le vivre ensemble, ils doivent faire en sorte que tous ceux qui sont exilés puissent rentrer au pays, explique Bamba Vassindou.
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Un procès sans Guillaume Soro
Enfin, selon Bamba Drissa, du Mouvement ivoirien des droits humains, la justice doit être rendue de manière objective dans ce dossier.
"Nous savons tous que les allégations qui sont lancées contre le groupe de Soro ont été plusieurs fois rejetées, même par la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. C'est une décision, c'est un arrêt de la Cour africaine des droits de l'homme. Alors si nous, en tant que des défenseurs des droits de l'homme, nous nous en tenons à cela, nous ne pouvons pas attendre autre chose de ce procès", dit le défenseur des droits de l'homme.
Selon le parquet ivoirien, l'ex-président de l'Assemblée nationale (2012-2019), et ex-Premier ministre, Guillaume soro, qui vit en exil depuis deux ans, aurait fomenté une "insurrection civile et militaire" lors de son retour avorté en Côte d'Ivoire, en décembre 2019, dix mois avant l'élection présidentielle.
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