En Guinée, des assises nationales diversement accueillies
22 mars 2022Si certains citoyens sont pour la tenue de ces assises nationales, d’autres suggèrent simplement à la junte d’organiser les élections et rendre le pouvoir aux civils.
"Je pense que pour une fois les Guinéens vont se regarder et discuter de certaines choses ou de certains problèmes très importantsliées à l’évolution de notre pays", pense Mamadou Diallo, un citoyen guinéen interrogé à Conakry.
"Tout ce qui nous intéresse, c’est d’organiser les élections libres et transparentes avec un délai très court", affirme Bemba Samuel, un autre Guinéen.
Pas de termes de référence
Une soixantaine de partis politiques ont tenu une rencontre ce lundi (21.03.2022) au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dirigée par Cellou Dalein Diallo. Les responsables de ces partis politiques affirment ne pas connaître les termes de référence desdites assises. C’est pourquoi, ils ne vont pas prendre part aux travaux. Un avis que ne partage pas Amadou Bah Oury, président de l'Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG).
Selon lui, la junte doit surtout s’inspirer des résultats de la Commission provisoire de réconciliation nationale mise en place en 2016.
Amadou Bah Oury estime qu’"il y a des travaux qui ont été faits par le passé, des travaux très riches. C’est l’occasion de remettre cela au goût du jour, se l’approprier, le diffuser le plus largement possible pour que les Guinéens puissent se sentir cette fois-ci propriétaires et acteurs du processus qui est en train de se dérouler."
Justice
Certains acteurs de la société civile invitent la junte militaire à prioriser la justice. Abdoulaye Zeinabou Camara du Réseau africain de la société civile indique pour sa part que le moment est propice pour des échanges francs entre les Guinéens.
Selon lui, "iI est important que tout le monde s’inscrive dans l’optique du pardon mais aussi de la vérité. Quandil y a la justice je pense que le pardon sera possible et la réconciliation sera chose faite."
Plusieurs associations et organisations posent des conditions pour leur participation à ces assises. C’est le cas de l’Association des victimes du camp Boiro. Les membres de cette organisation estiment que le rapport de 2016 doit être réactualisé par ce qu’il prend en compte toutes les violences de 1958 à nos jours.