Hollande critiqué sur le Congo
22 octobre 2015Une accalmie est signalée au Congo-Brazzaville. Mais le référendum constitutionnel prévu dimanche n'a pas fini d'alimenter la polémique. Maintenir la veille. C'est ce que font les agents de sécurité après les premiers troubles qui ont fait jusqu'à une vingtaine de morts selon diverses sources. Officiellement, le pouvoir parle de quatre morts. La tension n'est pas prête de retomber. Un acteur de l'opposition nous a indiqué au téléphone dans l'après-midi de ce jeudi que les manifestations pouvaient reprendre à tout moment. Notre source nous indique qu'un meeting de l'opposition est prévu pour ce vendredi. Deux jours avant la date fixée pour le référendum, le camp du NON va encore tenter d'empêcher ce qu'il qualifie de coup d'Etat constitutionnel. Et ce, malgré les arrestations. De source policière, quatre dirigeants de l'opposition ont été convoqués chez le procureur ce jeudi.
Le rôle de l'étranger
L'opposition tente aussi de s'attirer le soutien de l'étranger. Déjà la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a mis en place un réseau. Un réseau d'organisations de la société civile africaine et internationale dénommé "Mon vote doit compter".
Sur le plan politique les Congolais de l'opposition observent la réaction de certains pays jugés influents. La France notamment. Le président François Hollande lors d'une conférence de presse mercredi avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keita en visite d'Etat en France, a laissé entendre que le dirigeant congolais Denis Sassou Nguesso avait le droit d'organiser le référendum. Une déclaration qui a du mal à passer.
Deux poids deux mesures?
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes dénoncent à tort ou à raison, une double attitude de l'ancienne puissance coloniale. Cette déclaration faite le 21 octobre, tranche avec celle faite au sujet du Burkina il y a bientôt un an, le 21 novembre 2014. Déclaration dans laquelle François Hollande indiquait que le sort du président Blaise Comaporé devait faire réfléchir les dirigeants qui voudraient se maintenir au pouvoir en révisant les constitutions pour convenances personnelles.
La France fait-elle deux poids deux mesures? Certains experts sans trancher la question, constatent que le pétrole du Congo pourrait bien expliquer l'ambiguité de la réaction des autorités françaises. Enfin, D'après certaines sources, les Etats-Unis ont demandé un report du référendum afin de donner une chance à des consultations.