1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Horst Köhler suggère l'élection au suffrage universel du président allemand

Aude Gensbittel26 juin 2007

Le président de la république fédérale doit-il être élu au suffrage universel, et non plus par le parlement ? C’est en tout cas la suggestion qu’a faite Horst Köhler, l’actuel président allemand, lors d’une émission télévisée dimanche soir. Depuis le débat bat son plein. Mais pour la plupart des journaux allemands, si l’idée mérite réflexion, sa mise en application est loin d’être nécessaire, et pourrait même se révéler contre-productive.

https://p.dw.com/p/C2gC
Le président allemand Horst Köhler et la présentatrice Sabine Christiansen à la télévision allemande dimanche soir
Le président allemand Horst Köhler et la présentatrice Sabine Christiansen à la télévision allemande dimanche soirImage : AP

Pour die Welt, l’une des mauvaises habitudes de la république veut que les hommes politiques fassent de la télévision un parlement de rechange. Lors d’un talkshow dimanche soir, Horst Köhler a déclaré qu’il pensait « que ce ne serait pas une mauvaise idée d’élire le président de la république au suffrage universel. Il n’est pas illégitime d’y réfléchir. Mais la question a sa place au parlement, car il s’agit de l’état du pays et de ses règles de fonctionnement. Et pour l’instant, rien ne justifie un tel changement. Car depuis 1949, la loi fondamentale offre aux Allemands un cadre démocratique qui permet le consensus. On devrait donc y réfléchir à deux fois avant de vouloir s’y attaquer.

Le Financial Times Deutschland est lui aussi en faveur du statu quo. Un président élu par les partis au sein du parlement a plus tard moins de mal à agir de façon impartiale et indépendante. Horst Köhler y arrive très bien, presque toutes ses positions sont partagées par la majorité des électeurs. Il devrait s’en tenir à ce rôle, au lieu de rêver à une présidence plus puissante.

Les présidents allemands en fonction, qui trouvent généralement leur pouvoir trop limité, se disent souvent qu’une élection par le peuple serait une bonne chose, écrit la Frankfurter Rundschau. Toutefois le souhait d’Horst Köhler n’était pas déplacé au sein de son appel à renforcer de façon générale la démocratie directe. Après trois ans en poste, l’actuel président est devenu très populaire, à tel point que même le SPD se demande s’il ne vaudrait pas mieux le réélire en 2009 plutôt que de proposer son propre candidat. Et pourtant, s’il y avait eu une élection au suffrage universel en 2004, Horst Köhler, presque totalement inconnu à l’époque, n’aurait certainement pas été élu, il n’aurait même jamais été choisi comme candidat.

Enfin la Süddeutsche Zeitung rappelle que la limite des pouvoirs du président a des raisons historiques : c’est la leçon tirée des erreurs de la République de Weimar, dans laquelle le président von Hindenburg avait empêché le développement du parlementarisme. 58 ans plus tard, on peut se demander si les vieilles raisons sont toujours valables. Mais pendant ces 58 ans, tous les présidents se sont contentés de leurs fonctions et les ont exercées de façon bénéfique.