JO Tokyo 2020 : Ons Jabeur, au service de la Tunisie
22 juillet 2021Première femme arabe à remporter un tournoi WTA. Première femme arabe à atteindre les quarts de finale de deux Grands Chelem. Première femme arabe à entrer dans le top 30 de la WTA. D'année en année, Ons Jabeur ne cesse de bousculer les codes.
Capable de tenir tête aux meilleures joueuses
Suite à sa victoire contre Iga Swiatek en huitièmes de finale du tournoi de Wimbledon, la Tunisienne avait insisté sur combien cette victoire avait été importante pour elle. "Vous savez, j'ai souvent entendu qu'il fallait que je gagne le respect des gens sur le circuit, notamment en raison de là d'où je viens. J'ai travaillé dur pour cela. J'ai travaillé pour gagner ma place ici", avait-elle alors déclaré sur le court n°2 du complexe londonien.
Malgré une élimination en quarts de finale à Wimbledon, Ons Jabeur a montré au cours de ce tournoi qu'elle était capable de tenir tête aux plus grandes, comme l'explique Anis Bouchlaka, directeur technique national de la fédération tunisienne de tennis.
"Là, elle fait chaque année des résultats meilleurs que l'année précédente. Même quand elle était moins bien classée, Ons a toujours su relever les défis, a toujours su tenir la dragée haute à des joueuses très bien classées. Ça a toujours été son point fort. C'est une fille qui aime les défis, elle aime affronter les meilleures joueuses au monde et c'est là qu'elle sort son meilleur tennis, en général. Là, elle est sur une courbe ascendante, et j'espère que sa victoire à Birmingham est un nouveau cap dans sa progression vers les sommets du tennis mondial."
Icône dans son pays
De par son jeu, teinté de prises de risque et de coups bien sentis, Ons Jabeur est devenue l'athlète la plus populaire de Tunisie. À tel point que quand elle joue, tout le pays s'arrête, comme l'explique Anis Bouchlaka :
"Ons est une bouffée d'oxygène pour beaucoup de monde en Tunisie. J'ai vu de mes propres yeux des gens regarder des matchs d'Ons Jabeur au café, j'ai vu des ouvriers, des gardiens d'immeuble et de parking regarder ses matchs de Wimbledon assis sur une chaise... C'est vraiment quelque chose d'incroyable. Si on m'avait dit ça il y a quelques années, je ne l'aurai pas cru."
Mettre les tennis arabe et africain sur la carte
Malgré ses multiples voyages à travers le globe, Ons Jabeur n'oublie pas pour autant d'où elle vient : peu après le tournoi londonien, la tenniswoman a mis aux enchères deux de ses raquettes pour pouvoir financer une unité de réanimation, dans un pays frappé de plein fouet par la pandémie de coronavirus et qui fait face à une crise sanitaire sans précédent.
À Tokyo, l'objectif d'Ons Jabeur est clair : aller le plus loin possible, elle qui n'est jamais parvenue à franchir le premier tour lors des deux précédentes éditions auxquelles elle a participé. Et faire en sorte de mettre les tennis arabe et africain sur la carte du monde.