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Jour crucial pour la contestation en Algérie

29 mars 2019

Premier vendredi de manifestations après la proposition du chef d'état-major de déclarer inapte le président Bouteflika. Certains appellent à rejeter l'idée et poursuivre le mouvement. Interview avec Mustapha Bouchachi.

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Algerien Algier Proteste gegen Präsident Bouteflika
Image : Reuters/R. Boudina

"On ne veut plus de ces gens, on veut qu’ils partent" (Mustapha Bouchachi)

C'est devenu une tradition depuis un mois environ. Mais ce vendredi s'annonce comme "le véritable thermomètre" en Algérie.

 

On devrait voir quel accueil les manifestants réservent à la proposition du Chef d'état-major de l'armée. Le général Ahmed Gaïd Salah a prôné, mardi dernier, la mise en œuvre de mécanismes constitutionnels pour déclarer l'incapacité du président Abdelaziz Bouteflika.

 

L'officier, un des soutiens majeurs du régime a fait cette annonce pour tenter de calmer la colère exprimée dans les rues contre le système en place.

 

Mais certains leaders de la contestation ont immédiatement appelé à la prudence devant un régime qui cherche coûte que coûte à se maintenir. Parmi eux, l'avocat et ex-député Mustapha Bouchachi. Vous pouvez écouter son interview en cliquant sur l’image principale.

 

Bouchachi : L'application de l'article 102 de la Constitution algérienne, c'est-à-dire que le président de la République est en état de forme qui ne lui permettrait pas d'assumer ses fonctions de président. Or il reste seulement un mois au mandat du président. Le plus grave dans l'application de cet article, c'est que c’est le gouvernement qui a été nommé par le président qui doit gérer la période transitionnelle et c'est ce gouvernement qui va organiser les élections présidentielles dans un délai de quatre mois et demi, et que le président du Conseil de la nation, une des chambres du Parlement algérien, qui va être le président de la République. Or on ne veut plus de ces gens-là, on veut qu'ils partent. On ne peut pas accepter qu'ils nous accompagnent dans la période de transition.

 

DW : Est-ce que, avec le rejet de l'offre de l'armée, vous ne craignez pas un risque d'escalade?

 

Bouchachi : Non, je ne pense pas et j'espère que l'institution militaire va entendre le discours des Algériens. Ils ne demandent pas grand chose. Ils demandent à ce que la période de transition soit organisée avec des gens qui n'ont pas participé, les vingt dernières années, à la gestion de l'Algérie.

 

DW : Qui peut désigner les personnes que vous souhaitez voir dans un gouvernement de transition et qui n'auraient pas participé au pouvoir Bouteflika depuis ces dernières années?

 

Bouchachi : Je pense que l'opposition peut proposer des hommes et des femmes qui sont propres, qui n'ont jamais été impliqués dans des affaires. Bien sûr, ce ne fera pas l'unanimité. Mais je pense que c'est la seule issue pour trouver un homme qui fait le consensus et que cet homme peut se concerter avec d'autres formations politiques pour former un gouvernement où les Algériens vont accepter pour qu'ils organisent des élections dans neuf mois, une année au plus. Nous aurons des élections et bien sûr on va mettre la démocratie sur les rails.

 

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum