Kiev veut pousser Moscou à des discussions "équitables"
16 août 2024C’était il y a dix jours. Le mardi 6 août, les forces ukrainiennes pénétraient sans réelle résistance sur le sol russe dans la région de Koursk, au nord-est de l’Ukraine.
L’opération semble avoir pris l’armée russe par surprise. Les alliés de Kiev restent avares de commentaires.
Après dix jours, l’armée ukrainienne revendique aujourd’hui, le contrôle de plus de 1000 km2 et de plus de 80 localités.
En face, l'armée russe affirme avoir déployé des renforts et annonce également des avancées, mais sur un autre front dans l'est de l’Ukraine.
Des milliers de soldats mobilisés
Kiev veut y voir un tournant de la guerre. Son armée qualifie déjà le 6 août de "journée historique". L’armée de l’air a publié une vidéo aujourd’hui sur Facebook. Sans que l’on puisse en vérifier l’authenticité, elle montrerait les premières images de cette opération.
On y voit, sur fond de musique épique, des chars qui avancent, des frappes aériennes, des soldats ennemis fait prisonniers, ce qui semble être la prise d’une localité et un drapeau russe jeté à terre.
Près de 10 000 soldats ukrainiens seraient mobilisés dans cette offensive. Kiev multiplie les justifications : Créer une "zone tampon" pour protéger ses populations, obliger Moscou à retirer ses troupes d’autres zones de combats dans l’est et le sud de l’Ukraine, faire de la région de Koursk une monnaie d’échange lors de futures discussions de paix et, comme l’a dit aujourd’hui la présidence ukrainienne, "persuader la Russie d’entrer dans un processus de négociations équitable".
Des conditions de négociation inconciliables
L’un des conseillers du président Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois répété que l’Ukraine n’avait aucune intention d’occuper ce territoire russe.
Depuis le début de l’invasion russe début 2022, aucune négociation n’a été possible en raison des exigences diamétralement opposées. Kiev veut le retrait de l'armée russe de son territoire internationalement reconnu, ce qui comprend les zones occupées dans l’est et la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014.
Le président russe Vladimir Poutine veut que l'Ukraine accepte l'annexion d'une partie de son territoire et s’engage à ne pas adhérer à l’Otan. Impensable pour son homologue Volodymyr Zelensky, qui dit préparer les bases d’un plan de paix, qui pourrait être prêt d’ici la présidentielle américaine en novembre.