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La Chine adopte la loi sur Hong Kong malgré les critiques

28 mai 2020

Le "Mouvement des parapluies" dénonce la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong comme liberticide.

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Manifestant à Hongkong, le 27 mai 2020
Image : picture-alliance/AP Photo/AP Photo/Kin Cheung

Sans surprise, les députés chinois ont adopté ce jeudi, à une quasi majorité, une nouvelle disposition concernant la sécurité nationale à Hong Kong. Une mesure très controversée et qui pour certains signe, ni plus ni moins, la fin de l'autonomie de la région. 

Adoption de la loi sur la sécurité de Hongkong par les députés chinois
Adoption de la loi sur la sécurité de Hongkong par les députés chinoisImage : Reuters/C. G. Rawlins

De longs applaudissement à Pékin

Sur près de 3.000 députés de l'Assemblée nationale populaire, un seul s'est prononcé contre la disposition et six députés se sont abstenus. Le vote a été salué par de longs applaudissements et s'est déroulé en présence du président chinois Xi Jinping, signe de l'importance que revêt la nouvelle mesure pour Pékin.

Pourtant, l'approbation massive du régime communiste cache mal les nombreux écueils que présente la disposition.

Modification de la constitution sans consultation

Outre le fait que cette dernière a été présentée et adoptée en un temps record, elle est critiquée tant sur le fond que sur la forme.

Sur la forme parce qu'elle autorise l'Assemblée nationale populaire à modifier la constitution de Hong Kong sans consulter les députés locaux. Sur le fond, parce que cette modification, une fois actée, donnerait le pouvoir aux autorités d'"empêcher, de stopper et de réprimer toute action qui menace gravement la sécurité nationale" de l'ancienne colonie britannique.

Hongkong : manifestants mollés par la police
Hongkong : des manifestants mollés par la police le 27 maiImage : Reuters/T. Siu

Etouffer la contestation

Pour les militants pro-démocratie qui ont manifesté sans relâche l'an dernier contre l'influence grandissante de Pékin, c'est sans équivoque : les autorités veulent donner les moyens aux services de sécurité chinois de réprimer encore plus durement leur mouvement et au final, faire taire toutes velléités de rébellion.

Une députée pro-démocratie au Conseil législatif hongkongais résume : "A partir de maintenant, Hong Kong sera une ville chinoise comme les autres". 

Autrement dit, c'est la fin du principe "un pays, deux systèmes" qui permettait jusqu'à présent à Hong Kong d'être relativement autonome sur les plans politique et économique et à ses citoyens, de jouir de libertés individuelles inconnues en Chine.

Washington hausse le ton

Derrière ce regain de tension se profile par ailleurs déjà un nouvel affrontement entre Pékin et Washington. Dès hier, les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils ne considéraient plus Hong Kong comme un territoire autonome et qu'ils envisageaient des sanctions économiques à son encontre.

Une menace qui, si elle était mise à exécution, serait lourde de conséquences notamment pour la métropole financière.