La Cour pénale spéciale de RCA se présente au public
19 septembre 2018Ce samedi-là, à Bangui, c'est une prestation théâtrale qui est organisée pour sensibiliser la population sur l'organisation, le mandat, les procédures de saisine de laCour pénale spéciale.
Au total, 80 activités sont planifiées pour vulgariserla CPS, cette juridiction hybride chargée de poursuivre les violations graves des droits humains dont les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés en RCA depuis le 1er janvier 2003.
Juridiction hybride au contact des populations
Les premières enquêtes seront bientôt lancées. Théophile Momokoama, porte-parole de la CPS, explique que la session inaugurale aura lieu dans quelques semaines : "On va au contact des populations pour leur expliquer comment faire pour venir vers la CPS et pourquoi venir vers la CPS. On mettra en place une organisation soit à travers les partenariats avec les ONG des droits de l'homme soit les associations des victimes et, les juridictions qui sont en place dans ces provinces là vont articuler toutes les actions et interagir avec la CPS. Tout ce qu'il faut pour démarrer, on a ça. Le personnel, les équipements, les mesures politiques, stratégiques, opérationnelles, sont en place pour démarrer".
Le cas Bemba à la CPI a choqué
La campagne est soutenue par le Projet conjoint d'appui à la CPS et implique huit organisations de la société civile. Me Fernand Sylvio Mande-Djapou a sillonné cinq régions de la RCA avec son ONG Coalition pour la Cour Pénale Spéciale.
"Dans ces cinq zones, nous encourageons les victimes à saisir la CPS, mais il faudra qu'elles s'organisent. Il y aura des formulaires que nous allons leur remettre. Cela leur permettra d'expliquer les faits. Il faudra qu'ils déposent aussi des plaintes.
Un autre aspect, c'est que les victimes étaient choquées par la décision de la Cour pénale internationale concernant Jean-Pierre Bemba. Est-ce que la CPS ne va-t-elle pas faire la même chose ? Libérer nos bourreaux ? Nous leur avions montré que certaines décisions de la CPI étaient politiques. Ils s'étaient donc rassurés et se sont engagés".
La CPS, juridiction de droit centrafricain créée en 2015, est instituée pour une durée de cinq ans, renouvelable. Ce quinquennat court à partir du 30 juin 2017, date de la prestation de serment de ses premiers magistrats.