Jacob Zuma de plus en plus contesté
12 février 2016„ La descente sans fin de Jacob Zuma“.
Sous ce titre, la taz, die tageszeitung écrit que: “Jamais auparavant, le président sud-africain Jacob Zuma n'a subi autant de pressions que ces derniers temps. L‘économie s'affaiblit en partie à cause de l'effondrement des prix des matières premières à l'exportation. L'ambiance dans le pays est délétère et tendue. Zuma lui- même est empêtré dans un bourbier de scandales de corruption: avec deux ans de retard, il a enfin admis il y a quelques jours être co- responsable de l'utilisation de l'argent du fisc pour financer avec 20 millions d'Euros, l'extension et la modernisation de sa luxueuse résidence privée de Nkandla; il a même offert de rembourser une partie des fonds engagés- mais, estime la taz, il ne s'agit là que d'une manœuvre pour calmer les protestations. Les deux principaux partis d'opposition, la droite libérale de l'Alliance Démocratique(DA) et, à gauche, les Combattants pour la Liberté Economique (EFF) avaient auparavant déposé plainte contre Jacob Zuma devant la Cour Constitutionnelle.
Le taux de chômage officiel de la seconde économie d'Afrique est de 25%, mais se rapproche en réalité des 40%. L'économie stagne, le mécontentement social et les mouvements de protestation s'amplifient et de larges cercles de la population souhaitent depuis longtemps déjà le départ de Jacob Zuma du pouvoir, relève le quotidien berlinois. Le journal cite le doyen des éditorialistes sud-africains, Allister Sparks, selon lequel un soulèvement populaire menace, qui risque fort de faire sombrer l'Afrique du Sud dans le chaos et la violence.
“Quand les tensions politiques augmentent, les vieilles cicatrices de l'apartheid se font ressentir“, conclut la taz.
Le voyage du président allemand en Afrique
Le président allemand, Joachim Gauck était dernièrement au Mali mais avant, il s'est rendu au Nigeria…. Et cette étape n'a pas échappé à la presse.
"Beaucoup d'habitants, beaucoup de pétrole, beaucoup de problèmes". La Süddeutsche Zeitung explique ainsi, en quelques mots, pourquoi le président allemand Joachim Gauck a consacré presque 4 jours à une visite officielle au Nigeria, ce géant ouest-africain aux contrastes marqués. Un Sud en plein essor sur le plan économique et culturel fait face à un Nord déshérité. Une des plus grandes armées du continent lutte depuis des années contre une petite milice mortelle, Boko Haram. Et parmi les près de 180 millions d'habitants, on trouve aussi bien l'homme le plus riche du continent que près de deux millions de réfugiés qui manquent de tout !
Gauck a passé deux jours dans la méga métropole Lagos dans le sud où il a rencontré des responsables politiques locaux, des représentants de l'économie et aussi le Prix Nobel de Littérature, Wole Soyinka. Dans la capitale Abuja dans le centre du pays il a dialogué avec des représentants de la CEDEAO et visité un camp de réfugiés. Puis il a enfin rencontré son homologue nigérian Muhammadu Buhari qui semble sérieusement vouloir combattre le terrorisme, la corruption et améliorer la gestion de l'économie.
Cela rend le Nigeria plus attractif pour l'économie allemande alors que ce pays est déjà le deuxième partenaire de l'Allemagne sur le continent africain après l'Afrique du Sud. L'importante délégation de représentants de l'économie et de l'industrie allemande qui a accompagné le président Gauck, illustre l‘intérêt des entreprises allemandes à s'engager au Nigéria, conclut le journal de Munich...