La loi de finances 2024 fait grincer des dents au Cameroun
5 janvier 2024La loi de finances de 2024 stipule que 5 % seront prélevés sur les revenus des créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. Un taux applicable aussi aux revenus générés sur les plateformes numériques par les particuliers qui réalisent des opérations de vente d'un bien, de fourniture d'un service ou d'échange, de partage d'un bien.
Pour Arol Ketch, blogueur Camerounais, l'idée en elle-même de soumettre les influenceurs Camerounais aux impôts n'est pas mauvaise. Le problème va se poser au niveau du contrôle.
"En fait , l'idée à la base de taxer les influenceurs comme ça se fait ailleurs notamment en France est bonne, mais en réalité ce sera difficile de contrôler par ce que l'état du Cameroun n'a pas les moyens et les technologies nécessaires pour pouvoir contrôler les gains. Comment est-ce qu'on saura vraiment que c'est la somme d'argent qui a été perçue ou gagnée ?", a dit Ketch.
Une amélioration de la conjecture ?
Pour ce qui est de l'impôt sur le carburant, le président Paul Biyaa fixé le cap dans son discours de fin d'année en annonçant la hausse de prix des produits pétroliers. Une nouvelle augmentation donc après celle déjà de plus de 15% il y a moins d'un an. Elle avait été décidée en février l'an dernier. Ainsi dès le mois prochain, février, on assistera à une nouvelle augmentation de 20% !
Le Cameroun, pays producteur de pétrole, sera ainsi l'un des pays de l'Afrique centrale où le carburant coûtera le plus cher. Alphonse Ayissi, président de la fondation camerounaise des consommateurs (Fecaco) estime qu'il s'agit d'une provocation de trop.
"Le gouvernement va toujours vers les maillons faibles, les démunis laissant tous ceux qui sont riches…et si cette augmentation est consacrée nous disons ça sera la goutte d'eau qui va déborder le vase.", menace-t-il.
''C'est une atteinte à la liberté d'aller et venir''
Dans la même loi de finances 2024, toute personne voulant sortir du territoire camerounais sera assujettie aux impôts. Une taxe sur les visas que déplore Me Christian Ntimbane avocat au barreau du Cameroun.
"La loi de finances a consacré ce que l'on peut appeler une fiscalité confiscatoire, c'est une atteinte à la liberté d'aller et venir. C'est quelque chose d'assez grave et d'inadmissible et d'intolérable. On ne peut pas après avoir supprimé le visa de sortie qui a existé au Cameroun, on vient l'instaurer maintenant au travers de la loi fiscale.", a dit Ntimbane.
Des polémiques qui pourraient provoquer une nouvelle crise de confiance entre les gouvernants et les citoyens après plusieurs scandales de détournement de fonds publics.