La RDC commémore la Journée des martyrs de l'indépendance
4 janvier 2024La République démocratique du Congo a commémoré ce jeudi (04.01), comme c'est le cas chaque quatrième jour du mois de janvier, la Journée nationale des martyrs de son indépendance. Une journée qui rappelle la mort de dizaines de personnes tuées dans des émeutes qui avaient éclaté le 4 janvier 1959 à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa, à la suite des revendications des Congolais face aux colons belges.
Ce jour-là, l'Alliance de Bakongo, l'Abako, parti politique de Joseph Kasa-Vubu, avait prévu un meeting à la place YMCA dans la commune de Kalamu, une semaine après le rassemblement du Mouvement national congolais, le MNC de Patrice-Emery Lumumba. Redoutant des troubles, l'Abako avait décidé d'annuler sa manifestation. Ce à quoi ses partisans se sont opposés, se livrant alors à des casses et à s'en prendre aux colons.
C'est cet événement a déclenché l'indépendance du pays en 1960, comme l'explique Thomas Luhaka Losenjola, ancien ministre congolais. "Je ne pense pas qu'on aurait eu l'indépendance le 30 juin 1960 s'il n'y avait pas eu la révolte de la population le 4 janvier 1959, assure-t-il. C'est un événement très important dans l'histoire de notre indépendance. Savoir dire non à un moment donné et ne pas tout accepter. Le 4 janvier 1959 est l'événement déclencheur direct de notre indépendance nationale."
La déception après des élections chaotiques
La nouvelle génération a compris qu'elle peut reconquérir sa liberté si elle se mobilise, estime Hubert Kabasubabo. Le politologue affirme que "cette nation peut se mobiliser pour obtenir ses droits. Aujourd'hui, la nouvelle possibilité qui se dessine devant les Congolais, c'est la démocratie constitutionnelle pluraliste avec des élections transparentes, avec une administration électorale véritablement indépendante. Cette possibilité a été malheureusement étiolée à travers les dernières élections chaotiques que nous avons observées."
Les Congolais ont donc commémoré la Journée nationale des martyrs, quatre jours après la publication par la Commission électorale nationale indépendante, la Ceni, des résultats provisoires de l'élection présidentielle du 20 décembre dernier. Un scrutin remporté par le président Félix Tshisekedi, réélu avec 73 % des suffrages. Ce que rejette l'opposition qui prépare déjà une série de manifestations.