La RDC en "alerte maximale" face à une maladie mystérieuse
5 décembre 2024"Nous sommes en alerte maximale, nous considérons que c'est un niveau d'épidémie que nous devons surveiller", a souligné le ministre congolais de la Santé Samuel-Roger Kamba lors d'une conférence à Kinshasa.
La maladie mortelle se concentre pour le moment dans la zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, à quelque 700 km au sud-est de Kinshasa. Les premiers cas ont été détectés fin octobre.
"Dans les centres de santé, on a comptabilisé 27 décès. Et avec l'évaluation menée par le médecin chef de zone dans la communauté, on signale aussi 44 décès", a précisé le ministre, ajoutant toutefois que sur ces derniers, "nous ne pouvons pas dire que c'est d'emblée lié au phénomène car il y a d'autres causes possibles".
Les enfants sont les plus touchés
Une équipe a été envoyée sur place pour évaluer la situation et prélever des échantillons qui seront acheminés à Kikwit pour analyse.
Des épidémiologistes ont été envoyés sur place pour réaliser des prélèvements.
Selon le ministre, près de 400 cas ont été signalés, avec des personnes présentant de la fièvre, de la toux, le nez qui coule, des maux de tête et des courbatures.
"Il s'agit d'un syndrome qui ressemble à un syndrome de grippe avec pour certains enfants et pour certaines personnes qui sont décédées une détresse respiratoire", a expliqué le ministre.
Il a ajouté que 40% des cas concernent des enfants de moins de cinq ans, alors que ces derniers sont "déjà fragiles à cause de la malnutrition”.
Une région reculée et dépourvue d'infrastructures de base
Samuel Roger Kamba rappelle toutefois que "c'est la période de la grippe saisonnière qui va d'octobre à mars et avec un pic en décembre. Est-ce que c'est une grippe saisonnière sévère avec sur un tableau des gens fragiles à cause de la malnutrition, à cause de l'anémie, à cause d'autres maladies ? Ou est-ce que c'est un autre germe ? On va le savoir avec les résultats".
Dans la région reculée de Panzi, difficilement accessible par une route peu praticable et où les infrastructures sanitaires sont quasi inexistantes, la population vit dans une précarité généralisée, souffrant d'un manque d'accès à l'eau potable et aux médicaments.
Le taux de malnutrition (61%) est parmi les plus élevés du pays, a souligné le ministre, rappelant que la région a déjà connu il y a deux ans une grave épidémie de fièvre typhoïde.