L'Allemagne interdit l'État islamique
12 septembre 2014Selon le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière, environ 400 citoyens allemands ont déjà rejoint les rangs des djihadistes en Irak et en Syrie. Une quarantaine ont été tués en menant des attaques-suicide. Et cent autres, formés à l'étranger, seraient revenus en Allemagne ces derniers mois.
Les mesures annoncées vendredi matin visent donc tout particulièrement les terroristes "qui utilisent abusivement la religion à des fins criminelles". Il faut, selon Thomas de Maizière, empêcher les "terroristes d'apporter leur djihad en Allemagne".
Parmi les mesures annoncées, il y a l'interdiction des activités de soutien ou de promotion de "l'organisation terroriste" de l'État islamique sur le territoire allemand. Y compris l'utilisation des signes de l'organisation en Allemagne que ce soit en groupe, par écrit, par des sons, des photos, quelque représentation que ce soit que ce soit dans des manifestations ou sur les réseaux sociaux. Sur son site internet, le ministère de l'Intérieur publie une liste des symboles désormais interdits, tels que le drapeau noir accompagné d'un texte calligraphié en lettres blanches.
L'interdiction avait été réclamée par de nombreux responsables politiques de plusieurs partis, qui manifestent leur inquiétude face à l'embrigadement de jeunes Allemands par les islamistes radicaux. Récemment, une action de propagande d'un groupe salafiste dans l'ouest de l'Allemagne, a relancé la polémique sur les activités des groupes salafistes. Et ces dernières semaines, des sympathisants de l'État islamique s'en sont pris notamment à des Kurdes Yézidi à Bielefeld, ainsi qu'à un foyer de demandeurs d'asile à Berlin.
Répression et prévention
Un responsable du parti des Verts, Volker Beck, appelle à mettre en place un "programme de renforcement de la démocratie et de déradicalisation". "Il est juste d'employer tous les instruments légaux à notre disposition", a-t-il ajouté, tout en soulignant l'importance de la prévention. Ulla Jelpke, spécialiste des questions intérieures pour le parti de Gauche (Die Linke), demande, elle, davantage de mesures. "Nous avons besoin par exemple de centres d'écoute, à la fois pour les familles mais aussi pour les jeunes, afin qu'ils puissent être éclairés, conseillés et pour éventuellement s'en sortir !"
L'interdiction de l'Etat islamique vient clore une semaine largement tournée vers l'Etat Islamique. Rappelons entre autre que le gouvernement allemand a déclaré jeudi qu'il ne participerait pas à des interventions aériennes en Syrie contre le groupe terroriste.