L'Allemagne ouvre ses bras aux migrants de la Grèce
15 septembre 2020La chancelière Angela Merkel a finalement trouvé un accord avec son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, sur cette épineuse question.
Depuis les incendies qui ont ravagé le camp de Moria en Grèce, dans la nuit du 8 au 9 septembre, la pression était forte sur le gouvernement allemand pour qu'il accueille une partie des 12.000 migrants qui se retrouvent sans abri sur l'île de Lesbos.
Des migrants qui sont nombreux à dormir dehors et à vivre dans des conditions d'hygiène catastrophiques.
L’Allemagne se dit désormais prête à accueillir près de 1.500 d’entre eux. Une très bonne nouvelle pour ces réfugiés qui manifestent chaque jour dans les rues de Moria, à l’instar d'un jeune afghan qui affirme que "Tout le monde ici veut la liberté, veut aller en Europe, personne ne veut rester ici et aller dans un nouveau camp."
Dans un premier temps, il s’agira d’accueillir des familles avec des enfants qui ont déjà obtenu le statut de réfugiés de la part des autorités grecques. 100 à 150 mineurs pourraient ainsi être pris en compte dans le cadre d'une initiative franco-allemande.
L'Allemagne unie sur la question
Des Verts à la Gauche radicale, en passant par les sociaux-démocrates du SPD et les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel, la classe politique affiche une certaine unanimité sur l’accueil de ces migrants.
Les migrants sont par ailleurs accusés par le gouvernement grec d’avoir volontairement mis le feu aux camps de Moria à Lesbos pour pouvoir partir en Grèce continentale. Pour le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, "Il ne fait aucun doute que le camp de Moria a été brûlé par certains réfugiés et migrants hyperactifs qui voulaient faire chanter le gouvernement en brûlant le camp de Moria et en exigeant sa réinstallation immédiate hors de l'île".
Selon le quotidien allemand Bild, le gouvernement grec ferait barrage dans une certaine mesure aux projets de l'Allemagne, redoutant, selon lui, que des demandeurs d'asile coincés en Grèce mettent eux aussi le feu à leurs installations dans l'espoir d'être évacués vers l'Allemagne.
Le ministre grec de la Protection civile a annoncé, ce mardi, l’arrestation de cinq migrants dans l'enquête sur ces incendies. Athènes a par ailleurs obtenu de l’Allemagne, que soient également accueillis, des migrantsqui se trouvent dans d’autres camps en Grèce.
Enfin, en visite dans la capitale grecque, le président du Conseil européen, Charles Michel, a appelé pour sa part à une "réponse juste, forte et efficace" de l'Union européenne face à cette crise migratoire.