L'Allemagne s'organise pour accueillir les Ukrainiens
3 mars 2022Le ministère de l'Intérieur allemand a dénombré déjà plusieurs milliers d'Ukrainiens – surtout des femmes et des enfants, arrivés en Allemagne pour échapper aux combats. Mais il est difficile donner des statistiques précises car les entrées ne sont pas enregistrées à la frontière quand ces personnes ont transité par d'autres Etats membres de l'UE.
Le service d'assistance technique (Technisches Hilfswerk) allemand a dépêché des experts en Moldavie, en Roumanie, en Slovaquie et en Pologne. Ils doivent aider le personnel des ambassades à coordonner l'aide.
Des bus et des trains sont affrétés pour acheminer les dons et aller chercher des gens dans les pays frontaliers de l'Ukraine. Il y a aussi des bénévoles qui utilisent leur propre voiture pour se rendre par exemple en Pologne et proposer de ramener des Ukrainiens en Allemagne. "Je suis arrivé hier", raconte l'un d'eux. "Et, franchement, je ne suis pas un émotif mais là, j'ai dû remonter dans ma voiture et j'ai pleuré. (…) Ici, j'ai appris une chose : le vrai problème, dans la vie,c'est quand on n'a plus que les vêtements qu'on porte sur soi et puis un sac. Ça, c'est un vrai problème, le reste n'a pas d'importance."
Avec une pièce d'identité, les réfugiés ukrainiens peuvent voyager gratuitement sur le réseau ferroviaire allemand. Une quarantaine de trains de grandes lignes ont été mis à leur disposition.
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Tous mobilisés
Des volontaires et une cellule de crise mise en place par la municipalité de Berlin leur prodiguent des premiers soins et leur fournissent des articles d'hygiène, des couvertures et de la nourriture. Des collectes s'organisent aussi pour récolter de la vaisselle, du papier toilette, et des vêtements.
Il faut aussi pouvoir abriter les réfugiés. Des particuliers leur ouvrent leur porte et des centres d'accueil sont mis en place. A Schwerin, par exemple, une auberge de jeunesse accueille désormais femmes et enfants. A Hanovre, c'est le hall d'exposition qui abrite plusieurs centaines de personnes.
Les services sociaux sont aussi mobilisés, ou les associations sportives qui financent parfois des nuits d'hôtel.
Nancy Faeser (SPD), la ministre de l‘Intérieur, signale "une grande volonté d'accueillir".
En cas d'afflux massif, la Commission européenne suggère d'exempter les déplacés de longues procédures administratives, afin de leur garantir une protection d'urgence.
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