L'angoisse se poursuit à Fukushima
17 mars 2011La petite équipe d'ingénieurs qui travaille sur le site est certainement en train de se sacrifier. Les taux de radioactivité sont en effet supérieurs à ce qu'un être humain peut absorber sans mettre sa santé en danger. La situation est par ailleurs en train de provoquer un vent de panique dans le monde entier. La plupart des pays occidentaux rapatrient leurs ressortissants sur place. Les Etats-Unis qui disposent d'un contingent de 50 00 hommes au Japon ont instauré une zone interdite de 50 kilomètres autour de la centrale, soit plus que celle instaurée par les autorités japonaise.
La Chine a réclamé que le gouvernement japonais communique toutes les informations dont il dispose. En effet, la catastrophe japonaise alimente toutes les rumeurs en Chine où la population s'est ruée sur les stocks de sel iodé car l'iode empêche les particules radioactives de se fixer sur la thyroïde et donc de provoquer des cancers. Mais le sel iodé est inefficace car les quantités d'iode sont trop faibles. En Russie orientale, la population s'inquiète également et achète des pastilles d'iodes et des compteurs Geiger pour détecter la radioactivité.
Nuage radioactif sur le Pacifique
Lors de la catastrophe de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, en 1986, un nuage radioactif avait été projeté dans l'atmosphère avant de se déposer en Europe et jusqu’en Afrique du nord. La probabilité qu'un tel scénario se reproduise est jugée pour l'instant faible par la plupart des experts car la quantité de radioactivité projetée par la catastrophe de Tchernobyl était beaucoup plus importante.
Mais cela ne veut pas dire que tout est étanche à Fukushima, bien au contraire. Un nuage radioactif existe déjà. Il s'est échappé de la centrale et les vents l'ont poussé au-dessus de l'océan pacifique. Cela signifie qu'il va contaminer le milieu marin, à commencer par le plancton et par la suite, se propager peut-être à toute la chaine alimentaire et donc jusqu'à l'homme. L'Inde, Taiwan, les Philippines, la Malaisie, Singapour et le Sri Lanka ont annoncé leur intention de tester les produits frais importés du Japon. Notamment le poisson.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Aude Gensbittel