Le Bundestag rend hommage aux victimes de l'Holocauste
31 janvier 2018Comme chaque année depuis 1996, la chambre basse du Parlement a organisé une séance spéciale, en présence d'Angela Merkel,en mémoire des victimes du national-socialisme.
Le président de l'assemblée a rappelé que la faute commise par les Allemands durant la dictature nazie donnait une responsabilité particulière aux générations suivantes.
Wolfgang Schäuble a également rappelé la fragilité de la liberté et prôné la nécessité pour la société de lutter contre toute forme d'exclusion avant qu'il ne soit trop tard.
"Chaque jour, des personnes sont agressées chez nous parce qu'elles ont un aspect différent des autres ou qu'elles parlent différemment, parce qu'elles ont l'air de venir de l'étranger et que les gens pensent qu'il faut qu'elles restent étrangères [à notre société], dit-il. La grande majorité des habitants de notre pays n'est pas xénophobe et sûrement pas encline à recourir à la violence. Mais nous devons nous inquiéter quand des attaques dirigées contre des étrangers ou des réfugiés, ou même contre les foyers dans lesquels ils vivent, sont acceptées sans mot dire, voire soutenues à voix haute."
Une survivante de l'Holocauste, Anita Lasker-Wallfisch, a elle aussi pris la parole devant les députés. Elle a survécu aux camps d'extermination d'Auschwitz et de Bergen-Belsen.
Son témoignage fait froid dans le dos: "Dans de nombreux cas, on a jeté des gens vivants dans les fours allumés. Je l'ai vu, ça aussi. Quand on n'était pas envoyé directement à la chambre à gaz, en général, on ne survivait pas longtemps à Auschwitz."
Quant à l'accueil des demandeurs d'asile et réfugiés depuis 2015 par l'Allemagne, Anita Lasker-Wallfisch l'a salué, établissant un parallèle entre la misère d'autrefois et celle d'aujourd'hui: "A l'époque, les frontières s'étaient fermées hermétiquement pour nous, contrairement à ce qui se passe ici maintenant, leur ouverture, dans ce geste d'une incroyable générosité, courageux, humain."