Le chaos à Mayotte après le passage du cyclone Chido
16 décembre 2024Habitations anéanties, arbres arrachés, poteaux électriques à terre : la désolation est grande à Mayotte où les habitants, confinés pendant le passage du cyclone, ont découvert, sidérés, des scènes de chaos.
Avec des rafales de vent à plus 220 kilomètres heure, le cyclone Chido - le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans - a ravagé samedi le petit archipel. Et sur place, comme dans la capitale, Mamoudzou, les habitants manquent de tout.
"Ce dont nous avons besoin en ce moment, c'est d'aide, d'eau en bouteille, de nourriture, d'aide médicale. Parce que même le plus grand hôpital ici, à Mamoudzou, est aussi endommagé, tout est détruit là-bas, donc nous avons besoin d'un soutien massif. Même les véhicules de recherche et de sauvetage, leur hangar est complètement détruit, nous avons besoin de beaucoup d'équipement pour nettoyer tout ça", estime John Ballozun habitant de Mamoudzou.
Un bilan qui pourrait être lourd
Les secouristes s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou. Pour les autorités de l'archipel, le cyclone pourrait avoir fait des centaines de morts.
De nombreux sinistrés ont rejoint les centres d'hébergement, mais il n'y a malheureusement pas d'eau, pas d'électricité et la faim commence à monter.
Un pont aérien et maritime a été organisé depuis l'île française de La Réunion, pour envoyer du matériel et des personnels médicaux et de secours avec un hôpital de campagne et du matériel de transmission par satellite.
Les clandestins très touchés
Mayotte compte officiellement 320.000 habitants, "mais on estime qu'il y a 100.000 à 200.000 personnes de plus, compte tenu de l'immigration illégale", et les migrants qui vivent dans des abris de fortune, seraient les grandes victimes de ce cyclone.
Chido a aussi touché Pemba, la capitale de la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Guy Taylor, employé de l'Unicef, craint, là aussi, un bilan qui pourrait être lourd.
"L'Unicef est préoccupé par les conséquences immédiates de ce cyclone. Les pertes en vies humaines, les dégâts causés aux écoles, aux habitations et aux établissements de santé. Nous sommes également préoccupés par les conséquences à plus long terme. Les enfants risquent d'être privés d'enseignement pendant des semaines. L'impossibilité pour les gens d'accéder aux soins de santé et la propagation potentielle de maladies d'origine hydrique comme le choléra et le paludisme".
Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface étaient proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes.