Le choix des Égyptiens
29 mai 2012Le duel du second tour de la présidentielle opposera un ancien de l'ère Hosni Moubarak, Ahmed Chafik, au candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Ahmed Chafik est celui qui, pour beaucoup d'Égyptiens, aura le pouvoir, grâce à ses anciens contacts, de régler les problèmes de l'Égypte. Mohammed Morsi bénéficie, lui, de l'aura d'une confrérie persécutée pendant des décennies et active dans le domaine social. Après la victoire des Frères musulmans aux élections législatives, ils en ont cependant déçu beaucoup.
Autre interrogation : quel comportement adoptera l'armée si Mohammed Morsi l'emporte ? Un islamiste au pouvoir pourrait lui servir de prétexte pour garder les commandes, ce qui ne serait sûrement pas du goût des révolutionnaires. Ces derniers s'accomoderont en revanche d'un président élu démocratiquement et qui dirige le pays sans les militaires. Au moins pendant un temps.
Échec du plan Annan
De l'Égypte, on passe à la Syrie. Avec le massacre de Houla, écrit die tageszeitung, le plan de paix de l'émissaire de l'ONU Kofi Annan a définitivement échoué ; peu importe que l'on ne sache pas encore qui des troupes gouvernementales ou de l'opposition s'est rendue responsable du carnage. Ce qui est sûr c'est que l'on est désormais face à deux scénarios terrifiants.
Soit la Syrie plonge dans une longue guerre civile généralisée, avec peut-être des centaines de millers de mort et l'escalade du conflit entre différents groupes ethniques et religieux. Soit l'Otan intervient, comme elle l'a fait en Libye, ce qui a certes conduit à la chute du régime mais au prix d'au moins 50.000 morts. Selon le journal, la seule alternative serait l'envoi d'une mission de Casques bleus de l'ONU soutenue par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Même constat d'échec de la part de die Welt. Quelle que soit la prochaine tentative pour aider les Syriens, son acceptation par le monde arabe dépendra de la légitimité que lui conférera le Conseil de sécurité.
Joachim Gauck en Israël
Pour finir, la Süddeutsche Zeitung, consacre un long commentaire à la politique d'Israël, à l'occasion du voyage du président allemand, Joachim Gauck, dans la région. Ce dernier a d'entrée de jeu placé sa visite sous le signe de la solidarité entre l'Allemagne et l'État hébreu. Il a eu raison évidemment mais peut-on dire que la position du gouvernement allemand reflète celle de l'opinion publique allemande ?
La réponse est non, clairement. Plus le temps passe, plus les Allemands ont une opinion négative de ce pays alors que les Israéliens, eux, ont une très bonne image des Allemands. La raison de ce désamour tient en quelques mots clés : colonisation, oppression des Palestiniens, bande de Gaza, gouvernement actuel, Benyamin Nétanyahou. Cela ferait du bien aux relations germano-israéliennes - qui ne seront de toute façon jamais normales - d'être un peu plus franches.
Auteur : Konstanze von Kotze
Édition : Sébastien Martineau