Le conflit sud-soudanais inquiète l'Onu
29 avril 2014Les combats entre troupes fidèles au président Salva Kiir et celles loyales à Riek Machar continuent effectivement et les deux principales communautés du pays, Dinka et Nuer, en sont les premières victimes. Mais d'autres communautés installées au Soudan du Sud comme les Darfouris, originaires de la région ouest-soudanaise du Darfour, sont également visées.
Éviter l'extension du conflit
Selon l'Onu, l'un des massacres de civils les plus importants s'est déroulé à Bentiu, où les rebelles ont tué des centaines de personnes accusées d'être pro-gouvernement. Pour Seidick Abba, éditorialiste à l'agence panafricaine de presse, le conflit a pris une tournure très inquiétante et cette situation donne l'impression d'une perte de contrôle sur les combattants :
« Je mets plutôt sur le compte des dérapages ce qui vient de se passer avec les Darfouris. Il y a une sorte d'extension du conflit à de nouveaux acteurs, que ce soit l'Ouganda ou d'autres pays qui veulent apporter leur soutien, ou encore des élements darfouris aussi. Il faut aller vite aux négociations pour éviter une régionalisation du conflit qui mettrait en danger la paix et la sécurité dans toute la sous-région et qui mettrait aussi dans le jeu le Soudan. »
Une situation inquiétante
Moins de trois ans après son indépendance, le Soudan du sud se retrouve dans une situation qui inquiète de plus en plus la communauté internationale. La présence de Navi Pillay, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de chargée d'enquêter sur les massacres liés au conflit dans le pays en est une preuve.
Selon Seidick Abba « il y a urgence que l'Igad - qui est l'organisation sous-régionale qui mène les négociations - puissent taper du point sur la table. On a vu les États-Unis aussi exiger qu'il y ait une cessation des hostilités. Il faut qu'il y ait des pressions sur les acteurs afin qu'on puisse aboutir à une solution négociée. »
Les négociations de paix qui ont repris lundi ne semblent pour le moment pas beaucoup avancer. Quant à l'accord de cessez-le-feu signé le 23 janvier à Addis Abeba, il n'a jamais été respecté.