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Le coronavirus bouscule le quotidien des Ivoiriens

12 mars 2020

Après le premier cas de coronavirus, les Ivoiriens changent leur mode de vie quotidien notamment pour se saluer. Certains regrettent que la Côte d'Ivoire soit touchée par la pandémie.

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A Abidjan, de plus en plus de personnes sortent avec un cache-nez
A Abidjan, de plus en plus de personnes sortent avec un cache-nezImage : Reuters/T. Gouegnon

"C’est dommage que le virus a pu pénétrer en Côte d’Ivoire"- (citoyen ivoirien)

Le premier cas de coronavirus en Côte d'ivoire concerne un Ivoirien de 45 ans qui est rentré d'un séjour en Italie.

Selon le ministre de la Santé et de l'hygiène publique, Aka Aouellé, "le malade a été rapidement pris en charge. Son état clinique est stable et rassurant. Les contacts ont été identifiés et font l'objet d'un suivi''.

Avant ce cas confirmé de coronavirus, un cas suspect a été testé négatif au mois de février.

Les Ivoiriens qui s'étaient réjoui d'avoir échappé au virus Ebola, s'interrogent désormais sur les précautions à prendre avec la présence confirmée du coronavirus. Dans les rues d'Abidjan, la peur est montée d'un cran et chacun tente de trouver une méthode de prévention. Tandis que d'autres pensent qu'il faut accentuer la campagne de sensibilisation.

Entre précautions d'hygiène et panique

"C'est dommage que le virus ait pu entrer en Côte d'Ivoire. Parce que je ne comprends pas, on sait qu'il y a une épidémie de cette envergure-là. Comment ont-ils pu (les dirigeants, ndlr) manquer d'une telle vigilance à l'égard des personnes qui entrent dans le pays ?'', s'interroge un Ivoirien. "Vraiment ça fait peur", avoue un autre.

Ambiance à l'extérieur du CHU de Treichville où est soigné le patient porteur du coronavirus
Ambiance à l'extérieur du CHU de Treichville où est soigné le patient porteur du coronavirusImage : Reuters/T. Gouegnon

"Je porte un cache-nez pour me protéger du coronavirus", confie encore un autre Ivoirien.

Par précaution, de nouvelles méthodes de salutation sont introduites dans les habitudes. "On se salue par les pieds en fait. On fait un coup du pied droit, un coup du pied gauche et puis c'est tout'', explique une Ivoirienne rencontrée à Abidjan.

"C'est normal que nous soyons tous un peu stupéfaits face à l'arrivée du coronavirus parce qu'on ne s'attendait pas à ça. Mais finalement, on nous dit qu'il y a eu un cas. Les dispositions que je compte prendre, c'est acheter du gel désinfectant pour les mains'', témoigne une autre personne, toujours dans la capitale économique ivoirienne.

Mener une campagne médiatique 

Pour sensibiliser les Ivoiriens, la diffusion de messages par le biais des médias est souhaitée. Une idée que soutient cet homme selon qui "il devrait y avoir une campagne médiatique à la télévision. Comme ça le peuple serait informé. Mais là rien du tout. Tout le monde est dans l'ignorance''.

Le gouvernement ivoirien a lancé une guerre contre les marchés informels de vente de médicaments
Le gouvernement ivoirien a lancé une guerre contre les marchés informels de vente de médicamentsImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

24 heures après l'annonce du cas de coronavirus en Côte d'Ivoire, les pharmacies manquaient déjà de masques et de solutions hydro-alcooliques.

Sur les marchés informels, les prix flambent. Suzanne Bakayoko est pharmacienne et explique qu'au niveau des masques, "nous avions un stock qui est déjà épuisé. Et les gels pour les mains manquent. Donc nous essayons de nous réapprovisionner auprès de petits fournisseurs''.

Il n'est plus surprenant de voir des personnes portant des masques dans la rue. Malgré tout, de nombreux Ivoiriens relativisent la présence du coronavirus et affirment que ce virus résiste difficilement à la chaleur.

Pour éviter la propagation, le clergé catholique a publié un communiqué pour interdire les salutations pendant les messes et a préconisé la prise de Communion dans la main.

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien