Le double message de l'OTAN à Poutine
8 juillet 2016Angela Merkel a présenté jeudi aux députés allemands la position du pays sur la menace que fait peser la Russie sur ses voisins de l'Europe de l'Est. La Russie on le sait, a annexé la Crimée. Et actuellement, des séparatistes pro-russes tentent de contrôler la partie orientale de l'Ukraine. Alors à Varsovie, l'Alliance Atlantique va signaler à Moscou qu'elle est prête à défendre ses alliés de l'Europe de l'Est contre toute attaque russe. Et cela se traduit par le renforcement de la présence militaire dans les Etats baltes et en Pologne. De l'autre côté, montrer à la Russie que l'Alliance est prête à dialoguer. Voilà en résumé l'exposé fait par Merkel au parlement:
Rassurer les partenaires
«Les actions de la Russie dans la crise en Ukraine ont fortement déstabilisé nos partenaires de l'Europe de l'Est. La confiance dans l'OTAN n'existera plus si la légitimité et l'intangibilité des frontières sont remises en question. Et nos partenaires de l'Est ont particulièrement senti cette menace. Ils sont donc en attente d'assurances claires de la part de l'Alliance Atlantique.»
Des assurances claires... Or une trop forte militarisation des frontières Est de l'Europe risque de radicaliser la position de la Russie. C'est du moins ce que craignent certains responsables européens. Là-dessus, le patron de la Conférence de Munich se veut rassurant. Wolfgang Ischinger lors d'une interview accordée jeudi à la chaîne allemande Deutschlandfunk:
L'OTAN devrait-elle être martiale?
«La crainte était réelle mais elle n'est plus fondée. Il y a peu de temps la Finlande qui est un important voisin de la Russie a proposé ses bons offices pour une désescalade dans la région. Et le président russe a réagi favorablement en annonçant qu'il prendrait bientôt des dispositions en ce sens. Donc ce sont des signes qui font au moins espérer une baisse de la tension.»
La fermeté et l'ouverture au dialogue. Une double stratégie défendue par l'Allemagne. L'enjeu est aussi de donner à l'OTAN l'image d'un groupe qui tient. Utile sans doute pour d'autres pays comme le Montenegro qui frappent à la porte de l'Alliance Atlantique.