Le Gabon échappe à un coup de force militaire
7 janvier 2019Le calme est revenu à Libreville après une nuit agitée autour de la radio nationale prise tôt ce lundi matin par des militaires putschistes (voir vidéo en cliquant sur la photo ci-dessus).
Le chef du commando, qui s'est présenté comme étant le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant-adjoint de la Garde républicaine (GR) chargée de la protection de la présidence gabonaise, a été arrêté et deux autres membres ont été tués, a annoncé la présidence dans l'après-midi.
Reprise partielle du trafic
Quelques taxis ont recommencé à circuler à Libreville et les habitants qui avaient – pour certains -, pris d’assaut les rues de la capitale sont rentrés à la maison pour s’informer grâce aux radios et télévisions étrangères.
C'est la première fois dans l'histoire du Gabon qu'un groupe de militaires est apparu à la radio-télévision nationale, à Libreville, appelant à un soulèvement et annonçant la prochaine formation d'un "Conseil national de restauration" de la démocratie.
Le signal de la radio nationale toujours coupé
Les locaux de la radio nationale sont occupés par les forces de l’ordre qui avaient lancé l’assaut pour déloger les militaires putschistes. De sources concordantes proches des journalistes de la RTG, les émissions de la chaîne nationale restent également coupées.
Le Gabon privé d’Internet
Pour l’instant aucune connexion internet n’est possible dans le pays. Les autorités gouvernementales disent "tout mettre en œuvre" pour rétablir la connexion. Les autorités compétentes devraient se prononcer dans les heures qui viennent.
En revanche, les communications téléphoniques avec Libreville fonctionnent normalement.
Ali Bongo reste au Maroc
Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier en Arabie Saoudite, le chef de l'Etat, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré ensuite à Rabat, au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence sans qu'aucune date n'ait été fixée pour son retour au Gabon.
La vacance du pouvoir n'a pas été déclarée en l'absence du chef de l'Etat. La Cour constitutionnelle a transféré une partie de ses prérogatives au Premier ministre et au vice-président. Le gouvernement ne fait qu'assurer les affaires courantes.
Réactions internationales
L'Union africaine (UA) a "fermement" condamné "la tentative de coup de ce matin au Gabon", réaffirmant "le rejet total par l'UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir".
Paris a également condamné cette tentative de coup d'Etat, appelant au "strict respect" de la Constitution dans cette ancienne colonie française et pays producteur de pétrole.