Le GIEC alerte sur l'état du climat : le pire est à venir
23 juin 2021Le projet de rapport du Giec sur les impacts du réchauffement qui doit être publié en 2022 est clair : la santé de dizaines de millions de personnes sera fragilisée par la malnutrition, les sécheresses et les maladies liées au changement climatique dans les décennies à venir.
Et beaucoup de ces effets sont déjà inévitables à court terme, préviennent les scientifiques du Giec.
La réalité en face
"La santé humaine repose sur trois piliers : la nourriture, l'accès à l'eau et le logement. Or ils sont vulnérables et menacent de s'effondrer," a fait savoir Maria Neira, la directrice du Département de l'environnement, des changements climatiques et de la santé à l'OMS, l’Organisation mondiale de la Santé.
Le projet de rapport de l'Onu sur le climat permet au monde de voir "la réalité en face", a déclaré de son côté Greta Thunberg, la figure de la lutte contre le changement climatique.
"Cela confirme ce que nous savions déjà. Nous savions que la situation est très grave et que nous devons agir dès maintenant, mais je trouve au moins que le projet de rapport du Giec permet de voir la réalité en face. Et beaucoup de personnes sont prêtes à dire les choses telles qu'elles sont, donc je pense que cela… pourrait réveiller les gens," a estimé Greta Thunberg.
Le coût de l’inaction
Le manque d'eau pourrait mettre en péril la riziculture dans 40% des régions productrices, alors que la production mondiale de maïs a déjà chuté de 4% depuis 1981 en raison du changement climatique, celle du mil et du sorgho de 20% et 15% respectivement.
C’est le cas d’ailleurs en ce moment dans beaucoup de pays où le prix des produits céréaliers a connu une forte augmentation.
Jusqu'à 80 millions de personnes supplémentaires seront menacées par la faim d'ici 2050, conséquence en cascade de mauvaises récoltes, d'une baisse de la valeur nutritive de certains produits et d'une envolée des prix.
Les coûts d'adaptation pour l'Afrique devraient augmenter de dizaines de milliards de dollars par an au-delà de +2°C, prédit le rapport. Et il est peu probable que cet argent soit réuni pour faire face aux coûts de l’inaction.