Le gouvernement allemand en péril ?
15 juin 2018Chaque camp reste sur ses positions et aucune réunion de conciliation n'est prévue pour régler le conflit.
Le bras de fer tourne autour d’une question centrale : les réfugiés sans papiers devraient- ils être rejetés à la frontière allemande ? Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer pense que oui. Il souhaite refouler à la frontière les demandeurs d'asile sans papiers mais aussi ceux arrivant en Allemagne après avoir été enregistrés par un autre pays dans la base de données de l'Union européenne.
En revanche, la chancelière Angela Merkel rejette cette idée et préfère opter pour une solution coordonnée à l'échelle européenne, lors du sommet de la fin juin à Bruxelles. Plus qu’une simple brouille, le désaccord croissant entre la chancelière et son ministre de l'Intérieur sur la politique migratoire menace désormais de déchirer la coalition et notamment la vieille alliance chrétienne démocrate entre la CDU et son alliée bavaroise, la CSU.
Le bras de fer continue
La CSU, le parti de Horst Seehofer ne laisse d’ailleurs que peut de temps à Angela Merkel. Horst Seehofer veut en effet obtenir le soutien de son parti lors d'une réunion du conseil d'administration de la CSU à Munich. Le parti doit décider lundi si le ministre imposera ses vues par décret. Une décision qui pourrait conduire à son limogeage voire à une chute du gouvernement Merkel.
En cas de chute du gouvernement et d'organisation de nouvelles élections, cela ferait dans tous les cas l'affaire du parti d'extrême-droite, Alternative für Deutschland, qui est ouvertement anti-immigration.
86% des Allemands sont favorables à l'accélération des expulsions des migrants déboutés de leur demande d'asile, selon le sondage de référence de la chaîne publique ARD, le Deutschlandtrend, réalisé en début de semaine. Près de 90% des Allemands veulent une accélération des expulsions d'étrangers en situation irrégulière. Et 62% des personnes interrogées considèrent que les étrangers sans papiers arrivant aux frontières de l'Allemagne doivent être refoulés comme le souhaite le ministre de l’interieur Horst Sehofer.