Le massacre de Soweto, c'était il y a quarante ans
16 juin 2016Leur tort? Avoir refusé que leurs cours soit entièrement dispensés en Afrikaans, langue des Sud-Africains blancs.
Le soulèvement de Soweto marque le début d´une révolte générale des Noirs contre l´Apartheid, le système de ségrégation d´Afrique du Sud. Le gouvernement décide en 1976 d´imposer sa langue, l´Afrikaans, comme langue d´enseignement. Cette marche pacifiste s´est transformée en bain de sang lorsque la police du régime a ouvert le feu sur les manifestants.
Sam Nzima immortalise une scène qui devient emblématique : celle de Hector Pieterson, un garçon de 13 ans blessé et porté par un étudiant en larmes. Il se rappelle encore comment un jeune officier de police blanc a ouvert le feu:
"Il a sorti son arme et a tiré en direction de la foule. Il a ordonné à la police de tirer et le chaos s´est emparé de la ville. La police tirait dans tous les sens. J´ai vu un petit garçon tomber."
L´image fait le tour du monde et dévoile la situation dans laquelle se trouve le pays. Antoinette Sithole, la sœur de Hector Pierterson révèle l´histoire derrière ce cliché:
"J´ai regardé mon frère, j´ai aperçu du sang qui coulait de sa bouche. J´ai paniqué. Quand cet homme était sur le point de mettre mon frère dans la voiture il a dit: OH, il est mort! Entendre cela ma déchirée, j´ai éclaté en sanglots."
Selon le coordinateur de la Foundation Project de Soweto, Oupa Moloto, si l´Afrique du Sud a avancé c´est grâce à ce sacrifice qui a réveillé les consciences:
"Il n'y a plus d´espace de séparation pour les Blancs et les Noirs. Nous avons la même identité, ils nous ont tracé le chemin. Quand j'étais plus jeune il n´y avait aucun chemin tracé. Quand on jouait au football, on jouait simplement dans la poussière."
Il y a quelques jours, d'anciens soldats du régime et des élèves de Soweto qui s‘étaient fait tirer dessus ont marché ensemble dans le township. Cette initiative qui se voulait symbole d'apaisement a tout de même provoqué la colère des familles de victimes.