Le Nigeria promet de riposter à l'assassinat d'humanitaires
23 juillet 2020Muhammadu Buhari a exprimé sa compassion pour les familles des cinq travailleurs humanitaires, dont un employé de l'ONG française Action contre la faim (ACF) qui ont été tués par leurs ravisseurs dans le nord-est du Nigeria.
Le président nigérian promet que les djihadistes seront "éliminés".
Il réclame aux forces de sécurité de mieux coopérer avec les ONG pour que de tels enlèvements ne puissent pas se reproduire.
Réagissant à cet assassinat, Alh Usman Kadafur, vice-gouverneur de l'Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, invite les travailleurs humanitaires à plus de prudence dans leurs opérations de terrain:
''J'aimerais inviter tous les travailleurs humanitaires à la vigilance, spécialement en ce qui concerne les opérations dans cette partie nord du pays. Le plus important dans l'action humanitaire, comme vous le savez, c'est le volontariat, donner le meilleur de soi pour assister les personnes dans le besoin. Et donc c'est comme un sacrifice''.
Enlevés depuis le 8 juin par des combattants affiliés au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), les cinq humanitaires, dont un salarié d'Action contre la faim, ont été exécutés à Monguno.
L'ISWAP, qui a fait scission de Boko Haram en 2016 pour faire allégeance à Abou Bakr al-Baghadi, fondateur de l'Etat islamique, s'attaque régulièrement aux employés d'ONG locales et internationales.
Situation sécuritaire alarmante
Une autre ONG, International rescue committee (IRC), qui a condamné ''ce comportement barbare'', a confirmé qu'un de ses employés avait également été tué.
Abdulaziz Mala, travailleur humanitaire dans l'état de Borno, parle du climat de violence auquel ses confrères et lui sont confrontés au quotidien. Il évoque une ' situation très alarmante qui se détériore chaque jour".
Selon lui, "cet assassinat est un recul pour les interventions dans les régions éloignées et une menace pour les interventions humanitaires. Nos populations subiront les conséquences au bout du compte''.
Le nord-est du Nigeria est en proie à une insurrection de djihadistes qui prospèrent dans cette zone reculée, proche du lac Tchad, dont les rives sont partagées par quatre pays (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad).
Les Nations unies estiment que près de sept millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire dans cette région ruinée par plus de dix ans de conflit contre les groupes djihadistes.