Le président français opposé au déboulonnage des statues

Le président français Emmanuel Macron n'est pas prêt à déboulonner les statues en France. Alors qu’il s’exprimait un mois après le déconfinement dans son pays, le chef de l’Etat est revenu dimanche (14.06.20) sur la vague de mobilisations contre les brutalités policières et le racisme en France.

Emmanuel Macron était attendu après les manifestations en France contre les violences policières suite au meurtre de l’Afro-Américain George Floyd.

Des statues vandalisées dans le monde

De nombreuses manifestations ont eu lieu dans le monde dénonçant le racisme. Et dans plusieurs villes, les manifestants s'en sont pris à des statues de personnalités historiques considérées comme symboliques du colonialisme ou de l'esclavagisme. Au Royaume-Uni, une statue du marchand d’esclaves Edward Colston a été piétinée puis jetée dans le port fluvial de la ville de Bristol, tandis qu'en Belgique, la statue de l’ex-roi des Belges Léopold II à Anvers a été vandalisée. Mardi (09.06.20), elle a été retirée pour être transportée dans les réserves d’un musée.

En France, c'est un buste du général de Gaulle qui vient d'être vandalisé. Pour le chef de l’Etat français, il n’est pas question pour la France de rompre avec son passé. Emmanuel Macron:

"La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. Elle n’oubliera aucune de ses œuvres, elle ne déboulonnera pas de statues. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires, notre rapport à l’Afrique en particulier, pour bâtir un présent et un avenir possible d’une rive à l’autre de la Méditerranée."

Mobilisations anti-racistes      

De l'autre côté de la Méditerranée, justement, les acteurs de la société civile de Saint-Louis, au Sénégal, appellent depuis longtemps au retrait de la statue du gouverneur Faidherbe, érigée en 1891 à la gloire de celui qui avait conquis le pays au prix d'une guerre sanglante. Louis Faidherbe a créé le corps des Tirailleurs sénégalais en 1857. 

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Les manifestations anti-racistes ont redonné des ailes aux militants qui espèrent voir disparaître cette figure du passé. Mettant en garde contre une contagion en provenance des Etats-Unis, Emmanuel Macron a reconnu tout de même qu’il existait des discriminations raciales en France :

"Nous serons intraitables face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations. Et de nouvelles décisions fortes pour l’égalité des chances seront prises. Mais ce combat noble est dévoyé lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé. Ce combat est inacceptable lorsqu’il est récupéré par les séparatistes."

Des manifestations se sont poursuivies en Europe, dont la France durant le week-end. Des centaines de rues, de bâtiments et de statues rappellent le passé colonial du pays. Devant l’Assemblée nationale se trouve celle de Colbert, ministre de Louis XIV et auteur du « Code noir » qui légiférait l’esclavage dans les colonies françaises au XVIIème siècle.